La Bourse suisse restait sans inspiration lundi matin, dans un marché atone et en manque d'impulsion. La pause dans la saison de résultats semestriels ne laissait aux intervenants que quelques données macroéconomiques à scruter cette semaine.
Aux Etats-Unis, le marché de l'emploi est resté tendu en juillet et même les créations d'emplois moins fortes qu'attendu n'ont pas suffi à faire ralentir la croissance des salaires, condition nécessaire à une baisse durable de l'inflation. Le taux de chômage est en effet tombé en juillet à 3,5%, contre 3,6% le mois précédent, selon les données officielles publiées vendredi.
La décision de l'agence d'évaluation financière Fitch, la semaine dernière, d'abaisser la notation des Etats-Unis en lui retirant son triple-A, «a nettement refroidi l'ambiance sur les marchés», ont indiqué les analystes de CMC Markets dans un commentaire. Mais depuis cette annonce, «certains acteurs reviennent prudemment sur la place financière», ont-ils ajouté.
En Suisse, l'emploi reste également solide avec un taux de chômage inchangé à 1,9% en juillet. Plusieurs indicateurs semblent cependant suggérer un prochain ralentissement de l'économie helvétique. Selon l'institut KOF, les entreprises suisses, et en particulier le secteur manufacturier, ont ainsi constaté un net ralentissement de la marche des affaires en juillet.
D'autres annonces conjoncturelles seront surveillées cette semaine, notamment mercredi l'inflation et les prix à la production en juillet en Chine. Suivront jeudi l'indice des prix à la consommation (CPI) pour le même mois aux Etats-Unis et vendredi l'indice des prix à la production outre-Atlantique.
Vers 10h43 à la Bourse suisse, l'indice vedette SMI reculait de 0,21% à 11'073,50 points, après avoir ouvert en baisse de 0,13%. Le SLI baissait de 0,27% à 1754,81 points et le SPI abandonnait 0,16% à 14'634,63 points.
La majorité des valeurs vedettes restait dans le rouge, la plus forte baisse étant toujours enregistrée par Sika (-2,2%) qui accentuait ses pertes. Le spécialiste de la chimie du bâtiment a acquis le péruvien Chema, qui fabrique des produits à base de mortier. Les détails financiers de la transaction n'ont pas été révélés.
Le groupe zougois a par ailleurs publié vendredi sa performance sur les six premiers mois de 2023, avec une croissance des ventes contrebalancée par l'effet négatif des devises et les coûts liés à l'acquisition des activités d'étanchéité de l'allemand BASF (MBCC). La rentabilité en a pâti. Plusieurs analystes ont, dans la foulée, revu l'objectif de cours de la société.
AMS-Osram (-1,2%) et Richemont (-0,9%) cédaient aussi leurs gains.
A l'autre bout du tableau, Kühne+Nagel (+0,6%) avait désormais la faveur des investisseurs, suivi par Adecco (+0,4%) et Swiss Life (+0,3%).
Les trois poids lourds suivaient des voies différentes, Nestlé (-0,4%) reculant, alors que Novartis (+0,3%) et Roche (+0,02%) soutenaient le SMI.
Sur le marché élargi, également en manque de nouvelles d'entreprises, Oerlikon (+2,2%) captait l'attention des investisseurs. Les analystes de Vontobel ont abaissé l'objectif de cours du groupe industriel. (AWP)