Malgré le début des campagnes de vaccination, une normalisation rapide de la situation ne semble pas à l’ordre du jour. C’est dans ce contexte que vont évoluer les entreprises suisses début 2021. Sans oublier le durcissement probable des mesures, qui devrait être annoncé ce mercredi par le Conseil fédéral, après l’Allemagne. Le premier trimestre s’annonce ainsi très difficile pour les secteurs touchés frontalement par le Covid, en particulier les commerces non essentiels, dont les restaurants, et la publicité extérieure.
On pense notamment à Valora avec ses K Kiosk ainsi que ses activités de restauration, souvent présentes dans les gares tels que Brezelkönig et Spettacolo, ou encore le plus grand libraire de Suisse Orell Füssli Thalia. A plus forte raison avec l’accentuation du télétravail et la diminution des flux de personnes dans les gares et autres endroits habituellement à haute fréquentation. Les kiosques et d’autres enseignes de Valora, qui est le plus important locataire des CFF, sont d’ailleurs déjà fermés le dimanche.
Décisions attendues avec anxiété
«Le premier trimestre pourrait devenir très difficile pour le secteur de la publicité extérieure. Nous attendons avec anxiété les décisions qui seront annoncées mercredi à Berne, dont une éventuelle fermeture de commerces non essentiels», reconnaît pour sa part Markus Ehrle, le CEO d’APG SGA. Le leader du marché suisse, avec une part supérieure à 60%, devant Clear Channel et Neo Advertising, détenu par TX Group.
Cependant, le lancement de la campagne de vaccination contre le Covid-19 laisse entrevoir une normalisation de la situation dans le courant de cette année. Ce qui ajoute une note d’optimisme au discours de Markus Ehrle: «Nous sommes optimistes qu’avec le nombre croissant de personnes vaccinées, la pandémie sera maîtrisée, et qu’ensuite la situation redeviendra normale avec le déconfinement. Les assouplissements et le retour à la mobilité observés entre-temps en 2020 ont alors donné une impulsion réjouissante à la publicité et à la publicité extérieure, bien que temporaire à ce jour.»
De son côté, Valora ne souhaite pas faire de commentaires relatifs aux mesures imminentes qui pourraient être prises. Toutefois, les perspectives qui ont été esquissées le 9 novembre dernier par le CEO du groupe, Michael Mueller, demeurent valables, selon la responsable de la communication Christina Wahlstrand.
«Les incertitudes concernant l’évolution du chiffre d’affaires liées à la crise du coronavirus continueront encore d’accompagner Valora en 2021. Vu le renforcement des restrictions, l’entreprise prévoit pour cette année un chiffre d’affaires de 10% à 15% inférieur à celui du niveau d’avant crise en 2019», avait indiqué Michael Mueller. Le chiffre d’affaires net avait alors atteint 2,03 milliards de francs. Valora estime par ailleurs que la mobilité pourrait diminuer de 10% avec l’adoption accrue du télétravail, sans compter l’accroissement de la population.
Solutions numériques et chômage partiel
D’autre part, l’entreprise basée à Muttenz (BL) pousse le développement de nouvelles solutions «convenience» numériques. Elle bénéficiera également des adaptations importantes et durables de sa base de coûts en 2020. A fin septembre 2020, 17% de ses collaborateurs étaient au chômage partiel. Principalement dans la division services à la restauration (Food service).
De son côté, le premier libraire de Suisse, Orell Füssli Thalia, qui mène une stratégie omnicanale, compte, en cas de nouvelles fermetures de ses 36 succursales en Suisse alémanique, y établir des stations de livraison de marchandises. «Nos clients pourrons nous atteindre à cet effet et aussi être conseillés», précise Alfredo Schilirò, responsable de la communication. Rappelant que durant le confinement au printemps dernier, les ventes en ligne ont plus que doublé par rapport à la même période de 2019, mais sans pouvoir compenser le recul du chiffre d’affaires des magasins stationnaires.