Le refus d'abolir le droit de timbre d'émission n'est pas dramatique, estime le ministre des finances Ueli Maurer. Mais ce n'est pas un bon signal, avec l'harmonisation du taux d'imposition des entreprises concocté par l'OCDE qui pointe le bout du nez.
Il ne faut pas perdre de vue la situation d'ensemble, a relevé Ueli Maurer dimanche à Berne en conférence de presse. Et l'harmonisation fiscale de l'OCDE va profondément impacter la place financière suisse.
On ne se rend pas service en signalant que les entreprises ne sont peut-être pas les bienvenues en Suisse, a-t-il poursuivi. "Les attaques contre les entreprises m'inquiètent", car ces dernières créent des places de travail.
Le projet d'abolition du droit de timbre d'émission était important dans le contexte actuel. Même si c'est un projet du Parlement et qu'il n'est pas sorti de la cuisine du gouvernement, a-t-il encore glissé.(ATS)
Le peuple refuse une nouvelle baisse d'impôt pour les entreprises
Les entreprises devront continuer de payer le droit de timbre d'émission. Les Suisses ont très clairement refusé dimanche d'abolir cet impôt par 62,7% des voix. Mais la droite va poursuivre son offensive pour faire baisser la fiscalité des entreprises. Après ce non dimanche, les sujets fiscaux ne vont pas disparaître de l'agenda. La gauche et la droite vont notamment à nouveau s'affronter sur la suppression de l'impôt anticipé, que le Parlement vient d'acter. La gauche a à nouveau lancé le référendum. Celle-ci entraînerait des pertes "bien pires", selon le socialiste, que celles liées au droit de timbre, de l'ordre du milliard de francs avec des diminutions récurrentes d'environ 200 millions par an, a relevé le vice-président du PS Suisse, Samuel Bendahan. Economiesuisse va s'engager "très fortement" pour faire passer la réforme de l'impôt anticipé, qui sera probablement soumise au vote en septembre prochain si le référendum du PS aboutit, a indiqué la directrice d'Economiesuisse, Monika Rühl. Pour le président de l'Union syndicale suisse (USS), Pierre-Yves Maillard, un débat plus large sur la répartition des ressources s'amorce après celui sur la suppression du droit de timbre.