Selon Walter Chetcuti, président de l'Association genevoise d'aviation d'affaires (Agaa), la future loi sur le CO2, qui prévoit une taxe au départ de la Suisse dans une fourchette de 500 à 5000 francs, fermera le ciel suisse à l'aviation d'affaires.
"Si le but est louable, la méthode nous parait totalement contre-productive. D'autant plus que notre industrie s'intéresse à son impact sur l'environnement et investit dans ce sens avec des offres climatiquement neutres, l'utilisation de carburants bio et des appareils plus efficients", souligne l'Agaa.
La taxe d'incitation sur le CO2 sera introduite à partir de janvier 2022 pour les avions d'affaires. Or, les émissions de dioxyde de carbone par l'aviation ne constituent pas seulement un problème suisse, mais également mondial, s'inquiète Helene Niedhart, directrice générale et fondatrice de Cat Aviation.
Par conséquent, seule une solution coordonnée au niveau international peut mener au succès, où l'aviation d'affaires internationale, par le biais de l'EBAA à Bruxelles et de la NBAA aux Etats-Unis, joue un rôle de pionnier pour assurer à l'avenir la neutralité climatique de ses vols.
L'aviation d'affaires suisse ne s'oppose pas aux taxes sur le CO2, mais cet argent devrait être utilisé spécifiquement pour les carburants biologiques ou synthétiques, ce qui permettrait de générer une réduction immédiate et rapide du CO2. En alternative, les fonds récoltés pourraient aussi être consacrés à des investissements dans la recherche et le développement, a plaidé Mme Niedhart.
Selon cette dernière, l'aviation d'affaires helvétique est à l'avant-garde de ce combat, à l'image de deux émanations de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich: le secteur collabore activement avec Climeworks qui filtre et élimine le CO2 dans l'atmosphère et Synhelion qui a développé un procédé permettant de produire du carburant synthétique à partir de la lumière du soleil et de l'eau. (awp)