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Une baisse d’impôts pour redonner du pouvoir d’achat aux Genevois

Pourquoi il faut voter oui à la réforme fiscale lors de la votation du 24 novembre à Genève.

«Un Zougois dispose d’un pouvoir d’achat de 82.000 francs, soit près de 60% de plus qu’un Genevois, qui atteint 50.024 francs.»
«Un Zougois dispose d’un pouvoir d’achat de 82.000 francs, soit près de 60% de plus qu’un Genevois, qui atteint 50.024 francs.»
Arnaud Bürgin
Fondation pour l’attractivité du canton de Genève (Flag) - Directeur
16 octobre 2024, 15h00
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Le 24 novembre prochain, la population genevoise votera sur un projet de loi cantonal intitulé «Renforcer le pouvoir d’achat et les recettes fiscales». Que prévoit ce projet, soutenu par le Conseil d’Etat et la majorité du Grand Conseil? Baisser les impôts sur le revenu des personnes physiques dans une fourchette comprise entre 5,4% et 11,3%; la diminution la plus importante étant centrée sur la classe moyenne qui doit supporter des charges fixes de plus en plus élevées, sans pour autant pouvoir bénéficier d’aides étatiques.

Si chaque parti politique se présente comme le défenseur de la classe moyenne, tous n’apportent pourtant pas leur soutien à cette réforme. Un positionnement qui soulève, dès lors, une question: une diminution de la fiscalité peut-elle réellement renforcer le pouvoir d’achat de la population et, en particulier, celui de «Monsieur et Madame tout le monde»?

Le pouvoir d’achat est un concept largement utilisé, au cœur des préoccupations de nombreuses familles, mais parfois mal compris

Arnaud Bürgin

Le pouvoir d’achat est un concept largement utilisé, au cœur des préoccupations de nombreuses familles, mais parfois mal compris. En termes simples, il correspond à la quantité de biens et de services qu’une personne peut se permettre d’acheter avec une somme d’argent donnée. Lorsque les prix augmentent sans que les revenus suivent, notre capacité à consommer diminue et, par conséquent, notre pouvoir d’achat s’érode. A l’inverse, si les prix baissent ou si nos revenus augmentent, notre pouvoir d’achat s’améliore. Selon l’étude GfK 2024 sur le pouvoir d’achat, les Suisses disposent en moyenne de 52.566 euros par an pour leurs dépenses, un chiffre bien supérieur à celui de nos voisins comme les Allemands (27.848 euros) ou les Autrichiens (29.266 euros) par exemple.

Cette étude met en lumière les disparités qui existent entre les pays, mais également entre les cantons suisses. Sans surprise, les cantons de Zoug, Schwytz et Nidwald se distinguent en tête du classement avec le pouvoir d’achat le plus élevé. En comparaison par rapport à la moyenne suisse qui se situe à 49.922 francs (contre-valeur de 52.566 euros à la date de l’étude), un Zougois dispose d’un pouvoir d’achat de 82.000 francs, soit près de 60% de plus qu’un Genevois, qui atteint 50.024 francs. Fait marquant, les trois cantons qui occupent le podium ont tous une fiscalité avantageuse, ce qui n’est pas le cas de Genève qui se retrouve par ailleurs en 8e position de ce classement, juste au-dessus de la moyenne suisse.

Or, quand on sait que les trois postes de dépenses les plus importants pour une famille de la classe moyenne sont l’assurance maladie, le logement et les impôts et que Genève a la prime maladie la plus chère de Suisse et des loyers bien supérieurs à la moyenne nationale, une baisse d’impôt serait évidemment utile et nécessaire pour renforcer le pouvoir d’achat des Genevoises et des Genevois.

Le coût de cette réforme fiscale est par ailleurs largement supportable pour l’Etat de Genève, dont les excédents records réalisés en 2022 et 2023 démontrent que cette potentielle baisse des recettes fiscales n’aura pas ou peu de conséquences pour les finances publiques et permettra surtout à la population genevoise de pouvoir également bénéficier de ces bons résultats.