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Un survol subjectif de la politique économique 2024

Pour les milieux économiques, l’année affiche un bilan en demi-teinte. Mais elle n’est pas terminée. D’importantes décisions sont encore attendues en ce qui concerne les relations bilatérales avec l’UE.

«Pour financer la 13e rente, une augmentation de 0,7 point de pourcentage de la TVA, telle que la propose le Conseil fédéral, éviterait d’obérer les coûts du travail. Il serait souhaitable que le Parlement aille dans cette direction, plutôt que de procrastiner.»
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«Pour financer la 13e rente, une augmentation de 0,7 point de pourcentage de la TVA, telle que la propose le Conseil fédéral, éviterait d’obérer les coûts du travail. Il serait souhaitable que le Parlement aille dans cette direction, plutôt que de procrastiner.»
Vincent Simon
Economiesuisse - Suppléant romand et responsable de projets
18 décembre 2024, 15h00
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La bonne nouvelle de l’année concerne le nouvel accord de libre-échange conclu entre l’Inde et l’AELE (Suisse, Norvège, Islande, Liechtenstein). En visant la réduction, voire la suppression des droits de douane sur les marchandises, il facilitera l’accès des produits suisses à un immense marché en plein développement. Le Conseil des Etats a approuvé le texte récemment et il pourrait être mis en œuvre en automne 2025 déjà.

En mars, les Suisses ont adopté la 13e rente AVS. L’économie, préoccupée par l’évolution démographique, s’y opposait. Hausse du nombre des babyboomers partant à la retraite, hausse (heureuse) de l’espérance de vie, l’AVS sera sous pression. Pour financer la 13e rente, une augmentation de 0,7 point de pourcentage de la TVA, telle que la propose le Conseil fédéral, éviterait d’obérer les coûts du travail. Il serait souhaitable que le Parlement aille dans cette direction, plutôt que de procrastiner.

En juin, l’initiative sur la biodiversité a été recalée, à la grande satisfaction des milieux agricoles. Ceux-ci subissent une pression permanente en vue de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires. On commence à en voir les conséquences: certaines cultures s’en ressentent et des autorisations d’urgence doivent être accordées. D’autres cultures seront abandonnées, faute de moyens de protection, et les importations ne manqueront pas d’augmenter.

Axpo a décidé d’investir 350 millions de francs pour prolonger l’exploitation de Beznau jusqu’en 2033. C’est une bonne chose

Vincent Simon

En matière d’énergie et de climat, la nouvelle loi sur l’électricité adoptée en juin promet un développement des barrages, éoliennes et panneaux solaires. Mais le temps joue contre ces développements. Le nucléaire s’est donc réintroduit dans les débats. Ainsi, Axpo a-t-il décidé d’investir 350 millions de francs pour prolonger l’exploitation de Beznau jusqu’en 2033. C’est une bonne chose, puisque la production cette centrale nucléaire représente pas moins d’un millier d’éoliennes type Mont-Soleil/Mont-Crosin.

En matière d’infrastructures, les Suisses ont refusé de manière un peu surprenante les extensions autoroutières. Entre autres raisons apparemment à cause de leur coût de 5 milliards. Pourtant, c’est bien le rail qui fait souci aujourd’hui: devisés à 16 milliards, les projets d’amélioration prévus d’ici à 2035 devraient en réalité coûter 30 milliards, presque le double.

Il souffle un vent très critique à l’égard de l’Union européenne (UE). Celle-ci est accusée de toutes parts d’être devenue un monstre bureaucratique. S’il y a du vrai dans cela, la Suisse garde toutefois sa liberté de rejeter les projets qui ne lui conviennent pas (durabilité des entreprises, réglementation de l’AI, etc). L’harmonisation voulue dans les accords bilatéraux III en revanche est limitée à ces accords, qui nous sont bénéfiques. Prenons ce qui nous est utile, et laissons le reste!

Article mis à jour le 3 janvier 2025 à 10h45 afin de préciser la subjectivité de l'analyse.