• Vanguard
  • Changenligne
  • FMP
  • Rent Swiss
  • Gaël Saillen
S'abonner
Publicité

Pour un regard critique sur l’action de l’Etat de Genève

Les principaux partis monopolisent les postes de la Cour des comptes, l’organe suprême de surveillance du canton. Cela doit changer. Par Aurélien Barakat

«Est-il juste que les partis au pouvoir s’approprient de concert la totalité des postes de la Cour de comptes?»
KEYSTONE
«Est-il juste que les partis au pouvoir s’approprient de concert la totalité des postes de la Cour de comptes?»
Aurélien Barakat
Président - Parti vert'libéral genevois
10 septembre 2024, 18h30
Partager

La Cour des comptes est l’organe suprême de surveillance de l’Etat de Genève. En 2018, la dernière élection de la Cour s’était déroulée de manière tacite: les quatre principaux partis représentés au Conseil d’Etat s’étaient adjugé les six postes de la Cour pour une période de six ans. En 2024, une coalition identique présente à nouveau une liste «monobloc», curieuse alliance entre des partis si différents.

Est-il juste que les partis au pouvoir s’approprient de concert la totalité des postes de la Cour? Et que le reste de l’électorat, soit quasiment 45% des votants, ne soit pas représenté? Ces arrangements entre partis gouvernementaux, qui cultivent l’entre-soi, nuisent à la représentativité, à l’indépendance et à l’impartialité de la Cour.

Le PVL (Vert’Libéraux) désire qu’un véritable choix démocratique soit proposé à la population pour cette élection. A cette fin, il présente deux candidats, un expert-comptable expérimenté en la personne de Mark Brendow pour le poste de magistrat titulaire et une avocate indépendante en la personne d’Arev Salamolard pour le poste de magistrate suppléante.

Nous sommes tous concernés par les gaspillages, les doublons entre administrations, ou par la gestion inégale des ressources humaines

Aurélien Barakat

Depuis sa création en 2005, la Cour des comptes a progressivement gagné l’estime des Genevois, bien que ses missions soient encore méconnues: vérification du bon emploi des fonds publics, adéquation des lois et règlements, soutien des réformes, révision des comptes de l’Etat, etc. La devise de la Cour est «pour une action publique performante». A cet égard, il reste beaucoup à faire! Les derniers rapports annuels de la Cour présentent des statistiques sur les sollicitations, les audits, les recommandations. Mais qu’en est-il des vrais enjeux?

En tant que citoyen genevois, j’apprécie de vivre dans un canton prospère. En tant que contribuable, en revanche, je me désole de payer chèrement pour des services publics parfois inefficients. C’est une vision partagée par les membres du PVL. Nous sommes tous concernés par les gaspillages, les doublons entre administrations ou par la gestion inégale des ressources humaines.

La qualité du travail de la Cour est largement reconnue et appréciée. Il est toutefois souhaitable qu’elle élève le niveau de son action, avec une approche plus transversale et proactive. La Cour est bien outillée pour mettre en évidence les potentiels d’économie et de simplification des processus administratifs. Elle est aussi bien placée pour promouvoir une meilleure gestion des ressources humaines et renforcer les règles de bonne gouvernance au sein des entités publiques.

Certains candidats de la liste du «bloc» gouvernemental se sont publiquement exprimés sur le fait qu’ils feraient montre d’une importante retenue vis-à-vis des affaires délicates de l’Etat, une stratégie visiblement confirmée par les colistiers qui ont accepté ces candidats. Nous pensons qu’il est au contraire important que des candidats qualifiés, mais qui ne sont pas issus de ce bloc, apportent un regard critique vis-à-vis des actions de l’administration publique et s’assurent que le contrôle de la Cour soit à la hauteur des attentes des administrés, constructive dans sa vision mais sans concession. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons assurer un niveau de gouvernance à la hauteur des attentes des citoyens.

Cette année, les électeurs auront enfin un véritable choix! Pour un Etat plus efficace et efficient, pour une meilleure gestion des ressources humaines, pour l’amélioration des règles de bonne gouvernance.