Laura Hamill
The Power of Culture
Profile Books
240 pages – 20,90 francs
Vous avez dit culture? Comme c’est bizarre... Le mot en effet véhicule toutes sortes de clichés tout en restant imprécis, ce qui génère davantage de craintes que de saine curiosité. Laura Hamill, qui cumule les titres de psychologue et d’ex-directrice chez Microsoft, n’en est nullement découragée. Des bases intellectuelles de la culture à sa prise en main managériale puis son impact auprès des salariés, elle démystifie le phénomène – non, culture n’est pas un gros mot – avec clarté mais sans condescendance. Et ne lâche rien (car certains pensent ne pas être concernés) avant d’avoir démontré son ampleur et son omniprésence: même toxique ou mal gérée, la culture imprègne le monde du travail. L’apprendre sera peut-être une surprise, mais surtout une incitation à en tirer le meilleur parti, car Laura Hamill ne marchande ni ses analyses ni ses conseils!
Bronwen Everill
Africonomics
William Collins
304 pages – 29,90 francs
L’historienne universitaire Bronwen Everill choisit ici de mettre au service des économistes ses connaissances pointues du monde africain pour leur expliquer l’échec global des développements du continent. Maîtrisant aussi bien les politiques étrangères occidentales que les pratiques économiques locales, les courants socio-philanthropiques ou le mode de pensée de la diplomatie anglo-saxonne, elle embrasse le problème dans toute sa complexité et l’éclaire des racines aux récentes interventions. Le tout d’une manière accessible et prenante, l’auteure participant aux programmes de writing de Princeton! Et sa conclusion figure déjà dans le sous-titre: cette constante désillusion découle d’une ignorance structurelle des réalités africaines – or seul un dicton simpliste veut que l’ignorance soit bénédiction et signe de sagesse…
Malcolm Gladwell
Revenge of the Tipping Point
Little Brown
320 pages – 29,90 francs
Vingt-cinq ans ont passé depuis qu’un jeune journaliste du New Yorker a fait irruption dans la sphère économique avec The Tipping Point, resté un best-seller. L’auteur non plus n’a pas perdu son intérêt pour les petites choses qui peuvent faire la différence, et célèbre ce quart de siècle par une réflexion plus personnelle qui revisite sa théorie à la lumière du temps écoulé. Avec sa méticulosité de vulgarisateur et son impertinence courtoise de Britannique, il transpose sa théorie de l’épidémie et de la propagation virale à des phénomènes certes plus graves, mais qui a été «biberonné» au premier essai reconnaîtra aussi quelques thèmes familiers, le talent de conteur de Gladwell, l’originalité de ses approches et son inépuisable dynamisme. Revenge parvient à actualiser efficacement un essai iconique tout en recréant l’engouement originel, abolissant ainsi le temps pour le lecteur… joli tour de force!
Paul Richardson
Myths of Geography
Little Brown
280 pages – 28,90 francs
L’avion, disait Saint-Exupéry, nous a révélé le vrai visage de la Terre. Depuis, les satellites ont complété l’offre et il nous semblerait que la géographie moderne ait corrigé à satisfaction les errements des portulans… Pas vraiment, tempère Paul Richardson du haut de sa chair de géographie humaine à Birmingham University. L’opposition de la carte au territoire n’a rien de rhétorique: elle est au contraire la clé de certaines erreurs d’appréciation qui, au XXIe siècle encore, influencent nos modèles de pensée, voire d’action. Ce «déterminisme géographique», ainsi qu’il l’appelle, il le montre à l’œuvre un peu partout, des sphères d’influence aux luttes anti-migrants en passant par les notions de continents, frontières, nation ou souveraineté. Un ouvrage décapant, dont l’érudition se pare de l’énergie jubilatoire d’un roman de pirates!