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A Las Vegas, Nvidia fait le show!

Le directeur du géant des puces indispensables à l’intelligence artificielle promet une nouvelle révolution.

«Au CES de Las Vegas, Jensen Huang, le CEO de Nvidia, a utilisé le terme 'agentique'. Qu’est-ce donc?»
KEYSTONE
«Au CES de Las Vegas, Jensen Huang, le CEO de Nvidia, a utilisé le terme 'agentique'. Qu’est-ce donc?»
Giorgio Pauletto
SIG - Directeur stratégie et innovation
Xavier Comtesse
Manufacture Thinking - Mathématicien et président
13 janvier 2025, 15h00
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Jensen Huang, le fondateur et CEO de Nvidia, a choisi le Consumer Electronics Show (CES) de la semaine dernière à Las Vegas – le plus grand événement technologique au monde – pour faire une série d’annonces: du côté hardware de nouveaux processeurs graphiques encore et toujours plus puissants et du côté software l’avènement des agents IA, véritable révolution, selon lui, pour le monde digital.

Il utilise le mot «agentique» pour qualifier ce nouveau jalon de l’intelligence artificielle (IA). Pourquoi est-il si excité par les agents IA? Et au fond, qu’est-ce que c’est? Tout simplement d’une nouvelle frontière de l’intelligence artificielle.

Derrière ce terme nouveau se cache une idée simple, mais révolutionnaire: de nombreux petits systèmes digitaux autonomes capables d’accomplir des tâches et des missions en décidant et en interagissant avec leur environnement sans supervision humaine constante. Cela ouvre des perspectives fascinantes tout en soulevant des défis majeurs pour les organisations et la société.

L’IA agentique repose sur trois grandes avancées technologiques. Tout d’abord, les modèles génératifs, tels que GPT-4, qui ne se contentent plus de répondre à des requêtes, mais proposent des solutions complexes, adaptées à des contextes dynamiques. Ensuite, l’intégration des objets connectés, qui permettent aux machines de collecter et d’interpréter des données en temps réel. Enfin, l’analyse des signaux faibles, un concept emprunté à la prospective, qui aide les IA à anticiper des tendances ou des risques avant qu’ils ne deviennent visibles.

Dans 5 à 10 ans, le langage de programmation dominant sera… notre langue naturelle quotidienne!

Xavier Comtesse et Giorgio Pauletto

Les premiers indices de cette autonomie émergente sont déjà visibles. Dans les métiers techniques, par exemple, des outils comme GitHub Copilot transforment la programmation en une tâche accessible à tous, laissant entrevoir un avenir où l’IA pourrait créer des applications complètes sur simple commande. Dans 5 à 10 ans, le langage de programmation dominant sera… notre langue naturelle quotidienne! Les interfaces conversationnelles suivent le même chemin, devenant des partenaires proactifs capables de comprendre les intentions humaines et d’agir en conséquence.

Ces progrès bouleversent les modèles économiques traditionnels. Dans des secteurs comme l’informatique, le marketing, le service après-vente, les médias ou la santé, l’IA est en train de redéfinir la manière de produire, d’analyser et distribuer l’information. Mais cette autonomie pose aussi des questions essentielles. Qui sera responsable des décisions prises par ces systèmes? Comment garantir leur transparence et leur sécurité?

«Nvidia qui a vu sa valeur boursière augmenter de 2000 milliards de dollars en 2024 grâce à l’IA, est sans contexte l’entreprise phare du moment. Elle mise à la fois sur le hard et le soft. En quelque sorte sur les 'robots' et les 'bots. Cette série d’annonces faites à Las Vegas est donc un virage sérieux. Quelque chose de jamais vu émerge avec des agents IA capables de redessiner le fonctionnement même des entreprises, des organisations mais aussi des produits comme les voitures, les machines», selon les propos de Florian Németi, directeur de la Chambre de commerce et de l’industrie neuchâteloise, lui-même présent à la conférence de Jensen Huang au CES 2025.

Mais l’impact de l’IA agentique dépasse ces seules considérations software ou hardware. Elle pourrait profondément redéfinir le rôle de chacun dans un monde où de nombreuses tâches intellectuelles ou manuelles seront prises en charge par des machines. Finalement, c’est notre propre existence sociétale qui est en jeu.