La Bourse suisse a poursuivi jeudi sur la lancée positive des séances précédentes et terminé dans le vert. Le SMI est repassé et a fini au-dessus de la barre des 12'600 points. Les investisseurs ont eu à digérer une salve de résultats d'entreprises, dont ABB, Roche et Swatch pour les blue chips.
Sur le front macroéconomique, la Banque centrale européenne (BCE) a abaissé ses taux directeurs, au lendemain du statu quo décidé par la Réserve fédérale américaine (Fed).
La BCE a abaissé son principal taux d'intérêt directeur de 0,25 point de pourcentage, une décision de nature à soutenir l'économie dans un contexte de faible croissance en zone euro. Cette cinquième baisse depuis juin fait passer à 2,75% le taux de dépôt, qui sert de référence pour les conditions de crédit dans l'économie, contre 3% auparavant. «Deux ou trois assouplissements devraient suivre dans le courant de l'année», a anticipé CMC Markets dans un commentaire.
A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée. Les investisseurs américains digèrent des résultats d'entreprises, notamment dans le secteur de la tech, où «les chiffres sont mitigés», a résumé Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
En Suisse, la balance commerciale a bouclé sur un excédent inédit de 60,6 milliards de francs. Soutenues par des livraisons de matières premières et produits chimiques de base ayant doublé, les exportations ont atteint un niveau record l'an dernier. La tendance a été par contre négative pour les montres, qui ont essuyé un net repli des ventes à l'étranger sur la même période.
Les exportations horlogères ont accusé un recul de 3% l'an dernier, plombées par une baisse de plus d'un quart des envois vers la Chine et de 19% vers Hong Kong.
Le SMI a pris 0,59% à 12.604,54 points, plus haut à 12.615,61 et plus bas à 12.541,77. Le SLI a gagné 0,71% à 2085,07 points et le SPI 0,66% à 16.755,70 points. Sur les trente valeurs vedettes, 22 ont progressé, sept reculé et SIG Group a fini inchangé.
VAT Group (+5,1%), le bon Schindler (+2,6%) et Swatch Group (+2,2%) ont fini sur le podium.
Un temps dans le trio des plus gros perdants, la porteur Swatch est repassée au vert dans l'après-midi. L'horloger biennois a publié des résultats en forte baisse en 2024. Le ralentissement prolongé de la branche horlogère en Chine, le plus grand marché du groupe, ainsi que la force du franc ont continué de peser. Les recettes ont reculé de 14,6% et le bénéfice net a dégringolé à 219 millions de francs, après 890 millions enregistrés un an plus tôt.
Son concurrent genevois Richemont (+1,4%) a aussi gagné du terrain.
Dans le haut du tableau, Roche (+1,6%) a souffert l'an dernier de correctifs de valeur sur deux acquisitions. Le bénéfice net s'en est trouvé élagué d'un bon quart à 9,19 milliards. Le concurrent français Sanofi a accru ses bénéfices en 2024 et annoncé un rachat d'actions pour 5 milliards d'euros.
Les deux autres poids lourds, Novartis (+0,4%) et Nestlé (+0,5%) n'ont pas fait de vague.
Le géant de Vevey fait face à un dossier judiciaire de plus pour sa filiale Nestlé Waters: après avoir évité un procès dans l'affaire des traitements illégaux de ses eaux minérales, la société est cette fois convoquée au tribunal pour des décharges sauvages de déchets polluants dans les Vosges.
ABB (-1,8%) a terminé lanterne rouge, derrière Adecco (-0,9%) et Swisscom (-0,7%).
Le géant de l'électrotechnique s'est maintenu sur le chemin de la croissance l'année dernière, augmentant autant ses recettes de 2% à 32,9 milliards de dollars (29,8 milliards de francs). La direction en a profité pour confirmer ses objectifs de croissance à moyenne échéance.
Le spécialiste du placement de personnel a souffert des résultats publiés par son concurrent Manpower. Sa filiale Akkodis a fait l'acquisition de la société de conseils en technologie Barhead Solutions pour un montant non précisé.
Sur le marché élargi, plusieurs entreprises ont dévoilé des résultats, à savoir Bucher (+4,5%), la Banque cantonale bernoise (+0,4%), Gurit (+19,6%), Montana Aerospace (+6,5%) et StarragTornos (+0,5%).
Stadler Rail (+1,2%) a pris du retard dans les livraisons de 46 trains Metro à la compagnie ferroviaire britannique Nexus, selon la presse alémanique. Le constructeur ferroviaire thurgovien doit payer des millions de livres sterling de pénalités contractuelles. (AWP)