La Bourse suisse a terminé la séance de jeudi dans le vert, portée par Nestlé dont les résultats ont été salués par les investisseurs. L'indice vedette du SMI a clôturé à un plus haut de trois ans, au-dessus de la barre des 12.900 points.
Les marchés se montraient peu affectés par l'inflation américaine, toujours trop élevée.
Signe de cette confiance, à New York, Wall Street évoluait en zone positive en matinée. Les futures du Dow Jones, du S&P 500, et du Nasdaq gagnaient respectivement 0,20%, 0,60% et 1,07%. Après la hausse plus forte que prévu des prix à la production aux États-Unis en janvier, en hausse de 0,4% sur un mois et de 3,5%, sur un an «il est clair que la bourse ne perçoit actuellement le thème de l'inflation que de manière périphérique», commente l'analyste Konstantin Oldenburger chez CMC Markets.
Selon lui, les investisseurs s'intéressent plutôt à la question de savoir si le nouveau président américain Donald Trump continuera à poursuivre d'éventuelles coupes budgétaires et si cela permettra de réduire l'endettement américain à moyen et long terme.
Si l'inflation globale américaine demeure certes trop haute, à 3%, «les anticipations inflationnistes à moyen terme n'ont guère changé», soulignent de leur côté les experts de la banque Raiffeisen. Chez Swissquote, l'analyste Ipek Oskardeskaya abonde et ajoute qu'elle «ne devrait pas pointer son nez vers l'objectif de 2% en raison des réductions d'impôts et les droits de douane de Trump».
Les espoirs quant à une réduction des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) «fondent donc comme neige au soleil», observe-t-elle, tout en affirmant que l'activité sur les contrats à terme des Fed funds suggère que la Fed n'est pas prête à annoncer sa prochaine baisse de taux avant la réunion de septembre, voire décembre.
Parmi les autres nouvelles marcoéconomiques du jour, au Royaume-Uni, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,1% au quatrième trimestre. En Allemagne, l'inflation a été confirmée à 2,3% en janvier, reprenant sa trajectoire à la baisse et, en Suisse, elle s'est affaissée à 0,4% en janvier sur un an, contre 0,6% en décembre.
Le SMI a terminé en hausse de 1,85% à 12.946,06 points, le SLI avançait de 1,57% à 2121,57 points et le SPI de 1,7% à 17.164,02 points. Sur les trente valeurs vedettes, vingt-trois avançaient et sept reculaient.
Conservant la tête du classement, Nestlé prenait 6,2%. Le groupe a publié des revenus et une rentabilité en baisse l'an dernier, mais relevé son dividende et maintenu ses objectifs pour l'année en cours. Les analystes ont salué des résultats qui ont de quoi rassurer les investisseurs notamment avec la mise en oeuvre du programme de réduction des coûts.
La croissance organique du géant veveysan s'est inscrite à 2,2%, tandis que la croissance interne réelle (RIG), autrement dit le volume des ventes, s'est élevée à 0,8%, alors qu'elle était négative un an plus tôt (-0,3%).
Straumann (+4,5) et Geberit (+4,2%) complétaient le podium, ayant accentué leurs gains.
Novartis (-0,02%) faisait les frais de l'abaissement de recommandation par UBS à «neutral», après «buy».
Le troisième poids lourd Roche (+2,1%) terminait en hausse. La veille, le laboratoire a obtenu l'approbation des autorités sanitaires américaines (FDA) pour son Evrysdi comme premier et unique comprimé contre l'amyotrophie spinale (SMA).
Lanterne rouge du classement, Swisscom (-3%) a eu droit à une chute. Le géant des télécommunications a vu sa rentabilité se tasser l'an dernier, reflet notamment de premières charges d'intégration de Vodafone Italia. Subissant aussi une érosion de ses revenus en Suisse, le bénéfice net s'est contracté de 9,9% sur un an à 1,54 milliard de francs.
Sur le marché élargi, le laboratoire rhénan Santhera (+9,4%) a conclu un accord avec GKV-SV, qui représente les intérêts des caisses-maladies en Allemagne, sur le remboursement de son médicament Agamree (vamorolone) pour le traitement de la myopathie de Duchenne (MD).
La Banque cantonale vaudoise a grapillé 0,2%, malgré un bénéfice en baisse au cours de son exercice 2024, justifié par un environnement de taux d'intérêt moins favorable et par une année 2023 de comparaison record. La direction s'est dite confiante pour l'année en cours, rassurée par sa performance sur le long terme et par la résilience des économies vaudoise et suisse.
Idorsia avait continué de perdre du terrain, clôturant à -6,3%. Le laboratoire en difficultés va faire une proposition aux détenteurs de titres de dette arrivée à échéance le 17 janvier dernier. Le groupe basé à Allschwil veut obtenir un report de huit mois de l'échéance de cet emprunt convertible, au 17 septembre, en échange d'une majoration de 2% des sommes dues.
Bell (-1,2%) reculait après avoir dévoilé ses résultats 2024. Si les ventes sont restées solides, le tableau est moins rose du point de vue de la rentabilité. (AWP)