La Bourse suisse a terminé sur une note négative mercredi. Les investisseurs étaient dans l'attente en soirée des décisions de la Réserve fédérale américaine (Fed). Le SMI a été plombé par le fort recul de son poids lourd Nestlé et a fini proche de son plus bas du jour. Le front des nouvelles d'entreprises est resté peu actif.
A New York, Wall Street gagnait du terrain en matinée, en attendant la fin de la réunion du comité monétaire de la Fed.
La Fed abaissera très probablement ses taux directeurs de 25 point de base, selon la plupart des experts tels que César Pérez Ruiz, responsable des investissements à la banque Pictet. Celui-ci relève toutefois «que les craintes inflationnistes restent vives dans une économie américaine robuste. Il pourrait donc s'agir d'une baisse de taux 'agressive', avant que la Fed ne fasse une pause en janvier».
Pour l'analyste de Swissquote, Ipek Ozkardeskaya, cette baisse attendue de 25 pb, les Etats-Unis n'en n'ont «pas nécessairement besoin, en plus des baisses de 75 points de base opérée depuis septembre». «Les marchés boursiers américains sont au plus haut, les prix de l'immobilier sont au plus haut, la dette nationale américaine est au plus haut, l'IPC américain ne progresse plus vers l'objectif de 2%, la croissance est forte et le marché de l'emploi se porte bien», souligne-t-elle.
Une surprise est «peu probable», selon Ricardo Evangelista chez ActivTrades et les opérateurs devraient se concentrer sur le ton de la conférence de presse qui suivra la réunion. John Plassard, expert chez Mirabaud Banque, estime lui aussi que les marchés surveilleront également de près les commentaires du président de la Fed, Jerome Powell, et la mise à jour des «Dot Plots» (nuage de points) pour obtenir des signaux sur la politique future.
Le SMI a terminé en recul de 0,87% à 11.638,91 points, plus bas à 11.636,79 points et plus haut à 11.707,10 points en phase d'ouverture. Le SLI a abandonné 0,72% à 1927,26 points et le SPI 0,71% à 15.508,12 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 23 ont reculé et 7 avancé.
Givaudan (-2,5%) a fini lanterne rouge, derrière Adecco (-2,3%) et Swiss Re (-1,8%).
UBS a raboté l'objectif de cours du spécialiste des arômes et parfums tout en confirmant «neutral». L'analyste prévoit une croissance organique de 11,8% au dernier trimestre 2024. Il justifie la réduction de l'objectif de cours par la baisse des valorisations boursières des concurrents.
Nestlé (-1,5%) a pesé sur l'indice. Les analystes de Stifel ont abaissé l'objectif de cours du géant de l'alimentaire, mais confirmé la recommandation à «hold». L'analyste s'attend à ce que 2025 soit une année difficile pour le veveysan.
Les deux autres poids lourds Novartis (-0,8%) et Roche (-1,1%) ont également perdu du terrain. Roche a obtenu un marquage CE de conformité européenne pour un dispositif de spectrométrie de masse destiné à étoffer sensiblement la palette de tests disponibles pour sa plateforme Cobas d'analyses de routine.
Egalement dans le rouge, UBS (-1,2%) va rembourser avant échéance un emprunt à taux variable non garanti émis en son temps par Credit Suisse. Il porte sur une valeur de 1,5 milliard d'euros à échéance 2026.
Le géant zurichois de l'électrotechnique ABB (-0,7%) a acquis pour un montant non dévoilé, auprès de Siemens Gamesa, l'espagnol Gamesa Electric. La transaction devrait être finalisée au deuxième trimestre 2025.
Le podium se compose de VAT Group (+1,9%), SGS (+1,0%), ainsi que d'Alcon et Partners Group (chacun +0,4%)
Goldman Sachs a entamé la couverture de VAT Group à «neutral» avec un objectif de cours à 363 francs.
Sur le marché élargi, Le boulanger industriel Aryzta (-0,3%) a annoncé lancer la construction d'un nouveau four à pierre de grande taille à Eisleben, en Allemagne. Cette installation fabriquera des produits de boulangerie-pâtisserie pour le marché allemand et sera mise en service au deuxième semestre 2025.
Le spécialiste uranais des solutions d'étanchéité Dätwyler (-3,3%) s'est prescrit pour la période 2025-27 une cure d'austérité destinée à ressusciter sa croissance et à redynamiser sa rentabilité. Il devise le coût unique du programme «Forwardnow» à 38 millions de francs, pour un allègement à terme de la base de coûts de 24 millions par année.
Les actionnaires de l'agrégateur de voyages Lastminute (-1,7%) ont approuvé la nomination d'Alessandro Petazzi au poste de directeur général. (AWP)