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Pour les marchés des pays émergents, le pire est sans doute passé

La réouverture de l’économie chinoise assure un vent portant. Dans l’ensemble des pays émergents, les investisseurs pourront trouver de meilleures opportunités cette année.

Les taux réels élevés des marchés émergents atténuent les risques de répercussions découlant de nouvelles hausses des taux d’intérêt de la Fed, ainsi que les effets provoqués par la bonne santé du dollar américain.
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Les taux réels élevés des marchés émergents atténuent les risques de répercussions découlant de nouvelles hausses des taux d’intérêt de la Fed, ainsi que les effets provoqués par la bonne santé du dollar américain.
Pramol Dhawan / Lupin Rahman
Pimco - Responsable marchés émergents / Responsable crédit souverain marchés émergents
02 mars 2023, 20h20
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Malgré une confluence de chocs sans précédent, les marchés émergents (ME) ont fait preuve de résilience, en montrant peu de signes d’une crise généralisée. En tant que classe d’actifs, ils semblent bien placés pour réaliser de meilleures performances.

Les taux réels élevés des ME – donc les taux corrigés de l’inflation – atténuent les risques de répercussions découlant de nouvelles hausses des taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed), ainsi que les effets provoqués par la bonne santé du dollar américain. La réouverture de l’économie chinoise assure un vent portant, et en termes d’inflation et de pression fiscale, les points culminants semblent avoir été dépassés.

Les forces structurelles telles que l’approfondissement des marchés locaux et les délocalisations soutiennent les fondamentaux des ME. L’ampleur des sorties de fonds effectuées l’année dernière dans ces pays suggère que cette classe d’actifs est désormais sous-exploitée, tant structurellement que cycliquement, alors que les valorisations des ME se trouvent, selon nous, à un niveau historiquement bas, donc bon marché.

De manière générale, nous sommes par conséquent de plus en plus positifs à l’égard des ME et, en particulier, vis-à-vis de certaines dettes locales. Nous restons cependant prudents jusqu’à ce que les perspectives de la politique monétaire soient plus claires, car beaucoup dépend de la capacité de la Fed à endiguer l’inflation, et de la capacité de la Chine à relancer l’activité économique.

Les marchés émergents résistent à la baisse

Presque tout ce qui pouvait prendre une mauvaise tournure pour les marchés émergents l’a fait en 2022, avec des pressions pandémiques accentuées par la guerre en Ukraine, le relèvement rapide des taux de la Fed, la flambée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, la politique chinoise du zéro Covid, la montée en puissance des régimes populistes et les problèmes climatiques idiosyncrasiques.

Et pourtant, la majorité des ME ont retrouvé leur niveau de PIB d’avant la pandémie.

Cette résilience devrait se poursuivre en 2023. Les ME ont bénéficié des mesures prises par des banques centrales proactives qui, contrairement à ce qu’elles avaient fait durant les épisodes précédents, ont privilégié le contrôle de l’inflation à la croissance, en le faisant plus tôt que leurs homologues des marchés développés et en relevant les taux réels bien au-delà des niveaux neutres.

Par conséquent, même si l’inflation globale reste élevée, son pic semble être derrière nous, car l’inflation de base des pays émergents est désormais plus conforme à celle des marchés développés.

La géopolitique et la politique intérieure resteront les moteurs de l’action des pays émergents. Ce sont également les aspects sur lesquels reposera la perception de leurs marchés. La guerre en Ukraine demeure une source majeure d’incertitude, avec des questions ouvertes sur le levier énergétique de la Russie, alors que l’Europe est de mieux en mieux préparée sur le plan de son approvisionnement en gaz. Les marchés vont continuer à digérer les conséquences des récentes élections dans des pays comme le Brésil, mais dans les ME, le calendrier électoral de 2023 est relativement léger, la Turquie et l’Argentine constituant les exceptions notables.

Pour les pays émergents, nous pensons que le pire est passé et que dans l’ensemble de ces pays, les investisseurs pourront trouver de meilleures opportunités cette année. En termes plus spécifiques, nous privilégions actuellement les actifs locaux des ME à taux réels élevés, par exemple le Brésil; les crédits d’entreprise dans les pays exportateurs de matières premières; certaines valeurs financières des ME, ainsi que les positions longues en devises dans des pays comme la Thaïlande. A notre avis, ces actifs ont de bonnes chances de pouvoir profiter de la relance économique de la Chine.