La Banque nationale suisse (BNS) a décidé de maintenir jeudi son taux directeur à 1,75% comme largement attendu. Nous ne prévoyons pas de baisse de taux avant le second semestre de l’année prochaine. En effet, la baisse de la pression sur les prix à l’international et les perspectives économiques mondiales plus moroses ont mené les banques centrales des pays développés à adopter une pause dans leur politique monétaire restrictive.
Malgré une demande intérieure restée robuste, l’économie helvétique a souffert de la faiblesse de la conjoncture mondiale. L’inflation dans les pays voisins a eu un impact limité sur les prix en Suisse, l’appréciation du franc ayant gommé l’essentiel de l’enchérissement.
Nous prévoyons que les prix à la consommation devraient se maintenir en dessous des 2% l’année prochaine, mais des effets secondaires, comme la pression sur les loyers, la hausse des prix de l’électricité et les ajustements fiscaux devraient freiner sa décrue. Pour 2024, nous anticipons une croissance du PIB suisse inférieure à la moyenne, autour de 1,2%.
Dans ce contexte, nous pensons que la BNS maintiendra son taux directeur à 1,75% au cours des prochains trimestres, en raison des risques conjoncturels et les abaissera probablement dans la seconde partie de l’année une fois assurée que le ralentissement économique bride durablement l’inflation sous-jacente.
Nous prévoyons que les taux directeurs se situeront dans la fourchette de 1,25-1,5% d’ici à fin 2024, avec une croissance plus faible et une inflation maîtrisée en dessous des 2%.
L’appréciation réelle du franc suisse a atteint le point où la BNS devient normalement plus prudente, et prend des mesures visant à calmer le marché des changes. Nous ne craignons toutefois pas une forte dévaluation du franc suisse, la volonté de la BNS de consolider davantage son bilan et de placer la masse monétaire sur une trajectoire stable à long terme pose des limites à tout affaiblissement de sa monnaie.