La Bourse suisse a ouvert dans le rouge jeudi, subissant notamment la contre-performance du poids lourd Nestlé. D’autres résultats, notamment ceux d’ABB et Schindler, animent la séance. La clôture positive de Wall Street mercredi soir n’était d’aucun soutien. Les regards sont tournés vers la décision de politique monétaire imminente de la Banque centrale européenne (BCE), dont il est attendu une baisse de taux.
En Chine, les nouvelles annonces du gouvernement pour soutenir le secteur immobilier «n’ont pas suffi à insuffler un bond durable aux actions chinoises», souligne l’analyste Ipek Ozkardeskaya de Swissquote. «Il y a une déconnexion nette entre les autorités chinoises et les attentes des investisseurs. Le seul moyen de mettre les deux parties d’accord est d’annoncer un financement public majeur, ce que le gouvernement de Xi n’a pas souhaité faire jusqu’ici», explique-t-elle.
Concernant la BCE, la spécialiste table sur une baisse du taux de 25 points de base, et projette de nouvelles baisses à venir. Une chose pourrait toutefois retenir la BCE d’apparaître trop accommodante: l’inflation de base et des services dans la région. «La zone euro a toutefois besoin d’un soulagement et la trajectoire de l’inflation, tant dans la région qu’ailleurs, soutiennent de nouveaux assouplissements monétaires», selon elle.
En Suisse, le commerce extérieur s’est replié en septembre, les exportations horlogères essuyant même une baisse de 12,4% sur un an à 2,05 milliards de francs.
A 09h14, le SMI lâchait 0,26% à 12.161,13 points, le SLI reculait de 0,08% à 1990,78 points et le SPI perdait 0,29% à 16.177,36 points. Sur les trente valeurs vedettes, dix progressaient, quinze reculaient et cinq étaient stables.
Lanterne rouge provisoire, Nestlé (-2,2%) pesait de tout son poids sur les indices. Le géant de l’alimentation a vu ses recettes reculer sur neuf mois et ajusté à la baisse ses objectifs pour l’ensemble de l’exercice. De janvier à septembre, le chiffre d’affaires de la multinationale a reculé de 2,4% sur un an à 67,1 milliards de francs. La croissance organique s’est inscrite à 2%, tandis que la croissance interne réelle (RIG) a atteint 0,5%, des résultats inférieurs aux projections des analystes.
Les deux autres poids lourds Novartis (+0,1%) et Roche (-0,1%) n’étaient pas loin de l’équilibre.
Schindler (+3,1%) prenait la tête du classement provisoire. Le fabricant d’ascenseurs et d’escaliers roulants a nettement étendu ses marges sur les neuf premiers mois de l’année, nonobstant un chiffre d’affaires en baisse. Ce dernier est lesté par des effets de changes, sans lesquels il afficherait une croissance honorable.
Lonza (+2,9%) se hissait sur la deuxième marche du podium provisoire, suivi par ABB (+1,7%).
Le conglomérat industriel a poursuivi sur la voie de la croissance au troisième trimestre, bénéficiant toujours d’une bonne demande pour l’activité électrification. Le chiffre d’affaires a atteint 8,15 milliards, soit une progression de 2,3% portée aussi bien par les volumes que par les ajustements de prix. Le bénéfice net s’est inscrit à 947 millions de dollars, en hausse de 7,4%.
VAT (-1,7%) est parvenu à stabiliser son chiffre d’affaires au troisième trimestre à 209,4 millions (-0,2%), tout en voyant les entrées de commandes nettement progresser. Les résultats manquent les attentes des analystes.
Givaudan (-2,1%) subissait le contre-coup d’un abaissement de recommandation par les analystes de Citigroup. (AWP)