Si la rébellion du groupe paramilitaire Wagner il y a dix jours a représenté l’un des plus grands défis lancés contre l’autorité du président russe Vladimir Poutine, elle n’est pas de nature à ébranler durablement les marchés financiers. Pourquoi?
Tout d’abord, depuis l’an passé, les investisseurs se sont habitués au risque résiduel d’escalade du conflit. Comme cette tentative de rébellion avortée n’augmente pas le risque d’un conflit direct avec l’Otan, ni ne perturbe l’approvisionnement en matières premières, les bourses mondiales n’ont guère été ébranlées.
Ensuite, les marchés mondiaux de l’énergie se sont déjà adaptés aux sanctions contre la Russie. Ils restent fragiles, mais le risque de hausses coûteuses semble limité. Car les revenus des matières premières restent vitaux pour l’économie russe.
Une révolte n’est plus un fantasme
Toutefois, même si le chef du groupe, Evgueni Prigojine, a échoué, les événements ont montré qu’une rébellion armée ou un coup d’Etat contre les autorités russes ne relevait pas du fantasme. Il faut noter que ce sont des mercenaires et non des manifestants anti-guerre qui ont défié le pouvoir de Vladimir Poutine. La prochaine contestation risque de venir de partisans d’une ligne plus dure et irait vers un durcissement de la guerre au détriment qu’un accord de paix.
Cet épisode montre en revanche que les risques géopolitiques sont importants, même relégués au second plan. Les investisseurs s’inquiètent de moins en moins de la hausse du pétrole, d’éventuelles fermetures d’usines en hiver en Europe ou des menaces autour du nucléaire. Dont acte.
Dès lors, comment investir?
Dans ce contexte, mieux vaut préférer les obligations de haute qualité au détriment des actions. Les matières premières constituent toujours une source intéressante de diversification, ainsi qu’une couverture partielle contre l’inflation. L’or devrait bénéficier aussi d’une baisse du dollar et des taux, tout en protégeant les portefeuilles en cas de montée des tensions géopolitiques.