L'inflation a ralenti en juillet sur un mois, selon l'indice CPI publié mercredi par le département du Travail.
Les prix ont augmenté de 0,5% en juillet par rapport à juin, une hausse moins forte que celle de juin par rapport à mai (0,9%) et conforme aux attentes des analystes.
En excluant les prix volatils de l'alimentation et de l'énergie, l'inflation dite sous-jacente ralentit encore plus, à 0,3% contre 0,9%.
Et sur un an, par rapport à juillet 2020, l'inflation est stable, à 5,4% comme en juin. L'été dernier en effet, les prix avaient recommencé à augmenter, après avoir chuté au printemps sous l'effet des mesures de confinement.
Mais la hausse des prix est surtout tirée par la flambée des prix du pétrole, qui bondissent de 41,2% par rapport à juillet 2020.
L'inflation sous-jacente n'est, elle, que 3,4%, mais continue d'accélérer par rapport à juin (2,4%).
La Maison Blanche a accusé mercredi l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) de ne pas en faire "assez" sur la production de pétrole, menaçant la reprise de l'économie mondiale.
"La hausse des coûts de l'essence, si elle n'est pas maîtrisée, risque de nuire à la reprise mondiale en cours", a critiqué le conseiller américain à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, dans une déclaration obtenue par l'AFP.
"Alors que l'Opep+ s'est récemment mise d'accord pour augmenter la production, celle-ci n'effacera pas les coupes qu'elle a imposées durant la pandémie", a-t-il ajouté.
Les prix à la consommation flambent depuis plusieurs mois, portés par la forte demande liée à la réouverture de l'économie et aux difficultés mondiales d'approvisionnement.
A cela, s'ajoutent les difficultés que rencontrent les employeurs à recruter, notamment pour les plus bas salaires, et qui les poussent à augmenter les salaires pour attirer les candidats.
L'inflation devrait ralentir en 2022, selon la banque centrale américaine et le FMI, mais des risques existent qu'elle soit plus forte et durable que prévu, ont-ils récemment averti.
Et le colossal projet de rénovation des infrastructures porté par Joe Biden, et qui a passé mardi la première étape de son adoption au Congrès, alimente les craintes d'une hausse des prix durables, un risque que l'administration Biden conteste.
Pour la première fois depuis des mois, l'inflation est restée stable en juin par rapport à mai, selon un autre indice la mesurant, l'indice PCE, utilisé par la Fed, à 4% sur un an et 0,5% sur un mois.
Sur l'ensemble du deuxième trimestre, les prix ont grimpé à leur rythme le plus rapide depuis 1982, à 6,4%. L'inflation sous-jacente a même connu sa plus forte hausse depuis 1975, à 6,1%.

Le dollar en perte de terrain
Le dollar perdait du terrain mercredi face à l'euro après la publication des chiffres sur l'inflation en juillet aux Etats-Unis montrant une hausse des prix qui ralentit, éloignant quelque peu le spectre d'un durcissement prochain de la politique monétaire de la Fed.
Vers 13H05 GMT (15H05 à Paris), le billet vert cédait 0,13% face à la devise européenne, à 1,1736 dollar.
Il approchait plus tôt dans la journée de son dernier sommet à 1,1704 dollar atteint le 31 mars, après huit séances consécutives sans baisse face à la monnaie unique européenne, avant de basculer à la publication de l'indice CPI par le département du Travail à 12H30 GMT.
Une inflation sous contrôle "réduit la pression exercée sur les décideurs" de la banque centrale américaine (Fed) "pour qu'ils durcissent leur politique accommodante", expliquait plus tôt dans la journée Stephen Brennock, de PVM, une situation qui ne profite pas au dollar.
Mais le billet vert conservait cependant un gain supérieur à 1% face à l'euro depuis le début du mois, aidé par son statut de valeur refuge alors que la propagation du variant Delta reste une menace pour la reprise de la croissance mondiale.(AWP)