La Bourse suisse a terminé sur une note positive jeudi. Après une ouverture en nette hausse, le SMI a inscrit son plus haut du jour dans la matinée, tout près de son plus haut de l'année en séance (12.295,18 points) du 7 juin. Il a par la suite perdu un peu d'élan, mais a tout de même fini sur un nouveau plus haut de l'année en clôture à 12.255,78 points (auparavant 12.254,76).
A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée, tandis que les taux obligataires chutaient après l'annonce d'une inflation plus faible qu'attendu aux Etats-Unis.
L'indice des prix à la consommation (CPI) a ralenti plus que prévu en juin à 3% sur un an contre 3,3% le mois précédent et 3,1% attendu. Sur un mois, les prix ont reculé de 0,1%, alors qu'ils étaient encore en légère croissance en mai. C'est la première fois depuis 2020 que l'inflation recule sur un mois.
«Le principal point à retenir est que le marché a obtenu exactement ce qu'il espérait, puisque le CPI s'est légèrement dégonflé en juin, contribuant ainsi à une désinflation supplémentaire d'une année sur l'autre (...). Ce sera considéré comme un argument en faveur d'une baisse des taux de la part du Comité monétaire de la Fed», ont résumé les analystes de Wells Fargo.
Ce nouveau très bon rapport sur l'inflation confirme notre point de vue que la Fed peut commencer à réduire les taux d'intérêt dès septembre et les faire descendre de 50 points de base d'ici la fin de l'année
Kathy Bostjancic, chef économiste chez Nationwide
«Les nouveaux records atteints par les marchés des actions en juillet offrent une bonne occasion de prendre des bénéfices», a commenté dans une note Philipp Bärtschi, directeur des investissements de la banque J. Safra Sarasin. «Il faudra s'attendre à un essoufflement de la dynamique du premier semestre au cours des prochains mois, la période estivale étant généralement synonyme de performances plus faibles (...). Si nous n'anticipons pas de forte correction, les fluctuations seront très probablement plus prononcées», a-t-il estimé.
Le SMI a gagné 0,86% à 12.255,78 points, plus haut à 12.292,48 et plus bas à 12.203,66. Le SLI a gagné 0,90% à 1988,28 points et le SPI 0,77% à 16.292,65 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 21 ont progressé et 9 reculé.
Sandoz (+3,4%) a terminé sur la plus haute marche du podium, devant Straumann (+3,0%) et Julius Bär (+2,4%).
Le fabricant de biosimilaires et génériques a vu sa recommandation relevée à «buy» de «hold» par les analystes de Vontobel, qui ont fixé l'objectif de cours à 40 francs, après 30 francs. L'analyste a un avis plus nuancé sur les plans d'expansion des marges de Sandoz, mais il a changé d'avis sur le titre compte tenu de sa distribution innovante, de la transition attendue vers un mix de produits plus rentable et de l'engagement de la direction à respecter les prévisions à moyen terme.
Trois analystes ont revu leur copie pour la banque privée zurichoise, deux ont abaissé l'objectif de cours et un l'a relevé, avec des recommandations respectives à «buy», «equal weight» et «overweight». L'expert la plus optimiste anticipe une performance sur six mois mitigée, dans la droite ligne de ce que le gestionnaire de fortune avait déjà présenté sur quatre mois. Elle évoque certes une accélération des afflux de capitaux, mais également un tassement des marges. Le titre n'en demeure pas moins attractif, selon elle.
Dans le camp des poids lourds, Novartis (+1,0%) et Roche (bon +1,2%, porteur +0,5%) ont soutenu l'indice, alors que Nestlé (+0,4%) est resté en retrait. Novartis a profité d'un relèvement de recommandation à «outperform» de «neutral» par ODDO BHF SCA, qui a aussi fortement relevé l'objectif de cours à 112 de 95 francs.
Le bon Lindt (-3,1%) a fini lanterne rouge, derrière VAT Group (-1,3%) et SIG Group (-1,2%).
Selon des courtiers, des doutes ont surgi à propos de la croissance du chocolatier premium de Kilchberg après que le leader mondial Barry Callebaut a amélioré ses ventes principalement grâce à des hausses de prix et non en raison d'une plus forte demande.
Sur le marché élargi, le transformateur de cacao Barry Callebaut (-11,9%) a fait les frais de sa contre-performance sur les neuf premiers mois de son exercice décalé 2023-2024. Le négociant et transformateur de produits cacaotés a certes vu les ventes progresser, portées par les hausses de prix, mais les volumes écoulés ont quasiment stagné. Les objectifs financiers sont pourtant confirmés.
L'apothicaire en ligne Docmorris (-16,9%), focalisé sur le marché allemand, s'est maintenu sur la voie de la croissance au premier semestre, à un rythme toutefois nettement moindre que le laissait augurer les ambitions affichées par la direction pour 2024. (AWP)