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L’espoir de compromis sur les droits de douane fait briller les Bourses européennes

Paris prenait 1,76%, vers 09h25, Londres 0,56% et Milan 1,83%. Le DAX, après un mardi noir, s’envolint de 2,82%.

Le DAX de Francfort se remettait de sa pire séance en trois ans mardi, s’envolant de 2,82%.
KEYSTONE
Le DAX de Francfort se remettait de sa pire séance en trois ans mardi, s’envolant de 2,82%.
05 mars 2025, 10h44
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Les places européennes se reprennent mercredi, au lendemain d’une séance noire, galvanisées par la possibilité d’un compromis sur les droits de douane imposés au Canada et au Mexique, et par l’ambition allemande de débloquer des investissements sans précédent pour sa défense et son économie.

Vers 09h25, le CAC 40 de Paris prenait 1,76%, Londres 0,56% et Milan 1,83%. Le DAX de Francfort se remettait également de sa pire séance en trois ans mardi, s’envolant de 2,82%.

Le gouvernement américain a ouvert la porte mardi à un compromis sur les droits de douane imposés au Canada et au Mexique: le secrétaire au Commerce Howard Lutnick a assuré échanger avec ses homologues et indiqué que le président Trump était «à l’écoute». Selon lui, une décision pourrait intervenir mercredi.

Car depuis mardi, les importations en provenance du Canada et du Mexique sont taxées à hauteur de 25%, et 10% pour les hydrocarbures canadiens. Les produits chinois sont quant à eux frappés par des droits de douane additionnels de 20% par rapport à la taxation en vigueur avant le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.

Une grande majorité [des investisseurs] s’attendait à ce que Donald Trump fasse un virage à 180 degrés à la dernière minute, ce qu’il a effectivement fait

Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank

La très forte réaction des marchés mardi «était curieuse, car les investisseurs savaient que les tarifs entraient en vigueur [mardi], ce qui suggère qu’une grande majorité s’attendait à ce que Donald Trump fasse un virage à 180 degrés à la dernière minute, ce qu’il a effectivement fait», souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Francfort brille particulièrement, poussée par les annonces des partis conservateur et social-démocrate qualifiées de «grand bazooka» par les économistes.

L’Allemagne veut débloquer des investissements sans précédent de centaines de milliards d’euros pour renforcer son armée, au vu de la fracture en cours avec les Etats-Unis, et faire repartir son économie en récession, en s’affranchissant de ses règles de discipline budgétaire.

Pour Jim Reid, économiste de la Deutsche Bank, il s’agit là de plans pour «l’un des plus grands changements de régime budgétaire de l’histoire d’après-guerre».

Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt à dix ans allemand a bondi de 20 points de base, atteignant 2,69% vers 09h25, contre 2,49% mardi en clôture.

Plus une obligation est recherchée par les investisseurs, plus son taux va baisser. En revanche, ils cherchent à être mieux rémunérés lorsqu’ils jugent la dette d’un Etat plus risquée.

La défense galvanisée

Après des décennies durant lesquelles l’Allemagne s’est placée sous la protection du parapluie américain, le pays s’engage dans un réarmement national et européen d’ampleur inédite, et ouvre pour cela sans compter les vannes des dépenses publiques.

Pour John Plassard, de Mirabaud, il s’agit ainsi d'«un changement majeur dans la stratégie de sécurité européenne».

Les économistes de la Deutsche Bank «pensent que les dépenses de défense allemandes pourraient atteindre au moins 3% du PIB, peut-être dès l’année prochaine», relève Jim Reid.

Actuellement, seuls quatre pays européens de l’Otan consacrent plus de 3% de leur PIB aux dépenses de défense: la Pologne, l’Estonie, la Lettonie et la Grèce.

En parallèle, la Commission européenne a dévoilé mardi un plan pour «réarmer l’Europe» destiné à mobiliser près de 800 milliards d’euros pour sa défense, mais aussi à fournir une aide «immédiate» à l’Ukraine après le gel de l’aide américaine.

Les valeurs de la défense profitent de la dynamique. A Paris, Thales grimpait de 4,30% et Dassault Aviation de 3,13% vers 09h25.

A Francfort, Rheinmetall prenait 2,58% et Hensoldt 6,24%, Saab gagnait 2,78% à Stockholm et Leonardo 4,18% à Milan.

Adidas dérape

Adidas a annoncé mercredi un bénéfice net de 764 millions d’euros en 2024, effaçant la perte de l’année précédente due à son divorce avec le chanteur Ye, et s’est dit optimiste pour l’année en cours. Le titre du groupe perdait toutefois 2,65% à Francfort vers 09h25.

Le pétrole atone

Le pétrole fléchissait légèrement, le marché digérant encore le maintien du calendrier de hausse progressive de production, à partir du mois d’avril, de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep +).

Vers 08H25 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,16% à 70,92 dollars, et son équivalent américain, le WTI, cédait 0,58% à 67,86 dollars. Côté cryptomonnaie, le bitcoin perdait 1,40% à 87.691 dollars. (AWP)