La Banque centrale de Chine (PBoC) pourrait bien être sur le point de changer de stratégie pour adopter une politique monétaire plus agressive afin de soutenir une économie chinoise moins performante qu’escompté. La croissance attendue de 5,1% pour 2023 semble en effet difficile à atteindre dans le contexte présent de faiblesse observée tant en matière de consommation que sur le plan des exportations (-14,5%/an). Elle en a les moyens si on considère notamment l’évolution récente de l’inflation, qui en devenant négative (-0,3%/an), fait craindre un retour des risques déflationnistes et une hausse pénalisante des taux réels pour l’économie (+2,8%).
La Chine fait face à un niveau d’endettement parfois élevé, notamment en ce qui concerne l’immobilier, un secteur majeur de son économie, qui pèse aussi sur la capacité de consommation des ménages. Des taux réels élevés ne facilitent ni la restructuration du secteur ni la situation financière des consommateurs et posent un risque à la stabilité financière du pays.
Les baisses récentes de taux de la PBoC sur diverses échéances sont restées modestes et leur impact seul ne sera pas déterminant pour revitaliser la croissance. La PBoC devrait donc renforcer son action par de nouvelles baisses progressives et par une diminution du niveau de réserves exigé pour les banques (RRR). Nous estimons qu’elle devrait réduire son taux MLF à un an de 20 à 30 points de base et son taux RRR de 10,75% à 10%.
Dans cet esprit, les plus grandes banques chinoises s’apprêtent à abaisser leurs taux sur les prêts hypothécaires représentant plus de 5 trillions de dollars et sur leurs dépôts. Ceci devrait soutenir un peu la consommation en réduisant le coût de financement actuel moyen estimé à environ 4,7% et accroître le flux d’investissement dans les marchés financiers. Cela améliorera un peu la confiance et soutiendra de nouveaux investissements dans l’indice CSI300 qui reste en nette baisse (-11,4%) en 2023.