Les inquiétudes sur la croissance économique mondiale et les prises de bénéfices dans les semi-conducteurs continuent de plomber les marchés mondiaux mercredi, avec de nettes baisses sur les actions et des prix du pétrole qui restent à un bas niveau.
Les Bourses européennes évoluaient en nette baisse à 13h45 GMT. Paris se repliait de 0,84%, Londres de 0,34%, Francfort de 0,70%, tandis que Milan cédait 0,22%. A Zurich, le SMI cédait 1,47%.
Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt des emprunts des Etats reculaient en Europe vers 14H00 GMT, signe d’une part de la prudence des investisseurs qui se tournent vers les obligations, jugées moins risquées que les actions.
En Asie, les principales Bourses se sont repliées, notamment Tokyo (-4,24%) et Taïwan (-4,52%), entraînées par une dégringolade du secteur des semi-conducteurs.
A Wall Street, vers 13h50 GMT, le Dow Jones grignotait 0,07%, l’indice Nasdaq cédait 0,22% et l’indice élargi S&P 500 était proche de l’équilibre (-0,01%). La Bourse de New York restait groggy après le coup de massue reçu la veille, qui a fait perdre 3,26% au Nasdaq.
Les opérateurs s’inquiètent de «la santé de l’économie américaine et cherchent à déterminer si elle ralentit plus vite qu’un simple atterrissage», a expliqué Quincy Krosby, analyste de LPL Financial.
Cette vague de stress a débuté mardi, après la publication aux Etats-Unis de l’indice ISM concernant l’activité du secteur industriel américain, resté en contraction au mois d’août, avec un niveau de nouvelles commandes au plus bas depuis mai 2023.
Ces données «ont ravivé les craintes de récession», a souligné Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank, faisant tanguer tous les marchés. Les investisseurs scrutent davantage les données sur l’emploi depuis que la Réserve fédérale (Fed) a déclaré en faire une priorité de sa politique monétaire en août.
Si l’économie américaine ralentit trop, les marchés craignent que la baisse des taux de la Fed, attendue pour sa prochaine réunion mi-septembre, ne soit pas assez élevée pour faire face au ralentissement conjoncturel des Etats-Unis.
Les investisseurs seront donc d’autant plus attentifs à la publication de l’enquête mensuelle JOLTS, qui fait état des nouvelles offres d’emploi sur le marché du travail aux Etats-Unis, attendue dans le courant de l’après-midi.
Toutefois, l’indicateur décisif est le rapport sur l’emploi américain qui sera publié vendredi. Ce baromètre «pourrait soit aggraver la situation, soit mettre un terme à la récente vague de vente des actifs risqués», prévoit Ipek Ozkardeskaya.
Chute du géant américain Nvidia
Les prix du pétrole continuaient à chuter mercredi, après avoir plongé au plus bas depuis le début de l’année mardi. Vers 13h40 GMT, le cours du Brent de la mer du Nord perdait 1,08% à 73,17 dollars, et celui du WTI, son équivalent américain, cédait de 1,11%, à 69,60 dollars.
L’euro grappillait 0,10% face au dollar à 1,1055 dollar pour un euro.
A ces revers conjoncturels s’ajoute désormais la chute des cours dans les semi-conducteurs, entraînés par le premier d’entre eux, le géant américain Nvidia, qui chutait de 3,21% à New York, après un plongeon de 9,53% mardi. Malgré des résultats solides la semaine dernière, le groupe est plombé par une «fatigue» des investisseurs sur les thèmes des puces et de l’intelligence artificielle, selon Ipek Ozkardeskaya.
Par ailleurs, selon plusieurs médias américains, le Ministère américain de la justice enquêterait sur de possibles infractions à la concurrence de la part de Nvidia.
Dans son sillage, ASML reculait de 6,35% à Amsterdam, BE Semiconductor de 3,20%, tandis qu’à Paris, STMicroelectronics lâchait 2,38%. A Francfort, Infineon cédait 4,36%.
L’automobile électrique plonge en Allemagne
Les constructeurs automobiles allemands étaient dans le rouge, à l’image de Volkswagen (-1,50%), BWM (-1,10%) et Mercedes (-2,12%).
Le marché automobile de la première économie européenne a de nouveau chuté en août, plombé par l’effondrement des ventes de voitures électriques qui ont enregistré leur plus forte baisse sur un an, une tendance que le gouvernement tente d’enrayer en annonçant de nouvelles aides. Au total, 197.322 voitures ont été immatriculées en Allemagne en août, soit 27,8% de moins qu’un an plus tôt, a indiqué mercredi l’Agence fédérale pour l’automobile (KBA). (AWP)