La Bourse suisse repartait de l’avant lundi matin après une ouverture mitigée et suite aux importantes prises de bénéfices en fin de semaine dernière. Dans un marché relativement calme, les intervenants hésitaient en entame d’une semaine marquée par les données macroéconomiques, notamment l’inflation aux Etats-Unis et la réunion de la Banque nationale suisse (BNS).
La décision mercredi dernier de la Réserve fédérale américaine (Fed) d’abaisser ses taux directeurs de 50 points de base a été qualifiée de «courageuse» par Ipek Ozkardeskaya. Selon l’analyste de Swissquote, cela «a soulevé de nombreuses questions (...) sur la nécessité d’une telle baisse importante alors que l’économie américaine, bien que ralentissant, n’a pas vraiment montré de signe qu’elle plongeait vers une récession».
L’objectif est d’assurer un atterrissage en douceur de la première économie mondiale. Mais si le message de la Fed ravivait les pressions inflationnistes, «alors nous verrions l’optimisme s’effacer rapidement», a averti l’experte.
La Banque centrale chinoise (PBoC) a quant à elle annoncé lundi, de manière inattendue, baisser de 1,95% à 1,85% le taux de mise en pension à 14 jours, le taux auquel elle fournit des liquidités à court terme aux banques commerciales.
«Peut-on espérer une annonce d’aides économique massive demain en Chine? Tous les espoirs sont permis», a commenté John Plassard de Mirabaud Banque.
Dans un agenda des entreprises quasiment vide, les données macroéconomiques étaient suivies de près. L’activité du secteur privé s’est contractée en septembre dans la zone euro pour la première fois depuis sept mois, plombée par la fin de l’effet Jeux olympiques en France, selon l’indice PMI Flash de S&P Global.
La semaine sera aussi marquée ce lundi par la publication des indices PMI de septembre en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Mardi, ce sera le baromètre Ifo allemand de septembre, sur le moral des entrepreneurs, qui sera passé à la loupe et vendredi l’inflation (PCE) d’août aux Etats-Unis.
Dans l’intervalle, les investisseurs scruteront attentivement jeudi la décision de la BNS en matière de taux directeur. La plupart des observateurs tablent sur une troisième baisse d’affilée de 25 points de base. Mais certains s’attendent à un repli plus marqué de 50 points de base.
Vers 10h42 à la Bourse suisse, l’indice vedette SMI accélérait de 0,13% à 11.949,90 points, après avoir démarré en baisse de 0,04%. Le SLI montait de 0,05% à 1946,65 points et le SPI prenait 0,15% à 15.916,85 points.
Le luxe en forte baisse
Les plus fortes baisses étaient enregistrées par les valeurs du luxe Swatch Group (-2,1%) et Richemont (-0,9%), refroidies par les craintes persistantes sur l’économie chinoise. Les deux groupes horlogers étaient par ailleurs pénalisés par un abaissement de cours de Bank of America.
Straumann (-1,0%) suivait juste derrière, alors que Logitech (-0,6%) redressait quelque peu la barre, restant pénalisé par un traitement hors dividende de 1,16 franc.
Les deux poids lourds pharmaceutiques Roche (porteur -0,4%, bon -0,4%) et Novartis (-0,1%) se repliaient en l’absence de nouvelles d’entreprises.
A l’autre bout du tableau, Lindt (+2,1%), Sandoz Group (+2,0%) et Nestlé (+1,3%) caracolaient en tête. Le géant de l’alimentaire résistait à deux abaissements d’objectif de cours par la Banque royale du Canada et Kepler Cheuvreux.
Sur le marché élargi, Ina Invest (+7,0%) décollait grâce à ses projets de fusion avec Cham Group.
Relief Therapeutics toujours en hausse
Relief Therapeutics (+11,2%) s’envolait aussi. La société pharmaceutique genevoise a franchi un jalon déclenchant un versement d’étape de 2 millions de dollars, dans le cadre du contrat conclu début août avec le spécialiste texan de la monétisation de droits SWK Funding.
Cosmo (+1,0%) a nommé Egle Gedrimaite nouvelle responsable du développement commercial au sein de la direction, à partir du 1er octobre. (AWP)