La Bourse suisse a entamé la séance de jeudi en terrain nettement négatif, après avoir clôturé en net recul la veille. Le président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, a douché les espoirs des marchés, écartant l’hypothèse d’une première baisse du taux directeur dès mars. En Suisse, les déboires de Julius Bär et les chiffres de Roche occupaient les esprits.
M. Powell «a voulu qu’il soit clair pour tout le monde qu’une baisse des taux en mars est peu probable», a souligné Ipek Ozkardeskaya de Swissquote.
La Fed «a besoin de plus de preuves que ses hausses de taux ont eu les effets escomptés. Rendez-vous donc demain, lors de la publication des chiffres de l’emploi américain», a commenté l’analyste John Plassard de Mirabaud Banque.
Ce matin, ce sera au tour de la Banque d’Angleterre de livrer sa décision de politique monétaire. Le chômage de décembre et l’inflation de janvier en zone euro seront à l’agenda, tout comme l’indice d’activité manufacturière ISM pour janvier aux États-Unis. Sans oublier les résultats de grosses entreprises Apple, Amazon et Meta (Facebook).
En Suisse, les chiffres d’affaires dans le secteur tertiaire (corrigés de l’effet des jours ouvrables) ont reculé de 9,9% au mois de novembre sur un an, selon l’Office fédéral de la statistique (OFS). Le commerce a le plus souffert, alors que l’hôtellerie et la restauration ont connu une petite croissance.
Vers 9h10, le SMI plongeait de 1,81% à 11.238,32 points, le SLI de 1,23% à 1803,13 points et le SPI de 1,50% à 14.676,25 points. Sur les trente principales valeurs, dix évoluaient dans le vert et vingt dans le rouge.
Straumann (+3,3%) menait les échanges, devant Julius Bär (+3%) et Holcim (+1,2%).
Au sujet du gestionnaire de fortune zurichois, les investisseurs étaient visiblement soulagés de connaître le règlement de l’affaire Signa, même au prix d’un lourd amortissement. Julius Bär a tout de même profité d’afflux d’argent nouveau sur les derniers mois de 2023. Et un nouveau CEO est recherché.
Le conglomérat industriel ABB (+1%) a terminé 2023 de manière solide et le dividende devrait être revu à la hausse.
Novartis (+0,3%) était le seul poids lourd à maintenir la tête hors de l’eau. Le bon de jouissance Roche plongeait de 3,6%, écopant de la lanterne rouge, après le recul de son chiffre d’affaires de 7% à 58,72 milliards de francs l’an dernier. Les actionnaires doivent pouvoir compter sur un nouveau relèvement du dividende.
Le directeur financier de Nestlé (-0,4%), François-Xavier Roger, rejoint le géant pharmaceutique français Sanofi, où il entrera en fonction le 1er avril.
Sur le marché élargi, Comet gagnait 0,5% en dépit d’un important repli des ventes. Des signaux laissent entrevoir une reprise cette année.
La Banque cantonale bernoise (BCBE) (inchangé) a vu sa rentabilité s’améliorer fortement, dans un contexte de remontée des taux. (AWP)
