Les Etats-Unis et leur marché financier fascinent depuis toujours. En effet, aucun autre pays ne donne à ce point sa chance aux entrepreneurs en devenir qui n’ont plus qu’à se retrousser les manches et à montrer un peu de courage pour faire vivre leurs nouvelles idées.
Si aux Etats-Unis, il est possible de démarrer dans un garage pour parvenir à une multinationale dotée d’un réseau mondial, c’est dû à deux raisons bien particulières. D’un côté, on voit naître une entreprise derrière la porte d’un garage, dans le plus grand marché au monde des biens de consommation. De l’autre, il y a la Silicon Valley, qui héberge peut-être l’écosystème le plus efficace pour financer les start-up et la croissance des entreprises.
On ne peut donc guère s’étonner que les entreprises technologiques américaines mènent cette fois encore la révolution dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA). L’IA devrait représenter le premier thème de croissance des dix prochaines années et on estime que les chiffres d’affaires liés progresseront chaque année de près de 70% jusqu’à 2027.
Une croissance élevée de la productivité
D’ailleurs, les actions américaines sont mieux valorisées que celles des autres régions. Le S&P 500 est négocié selon un ratio cours/bénéfice (PER) de 20 fois les bénéfices escomptés. Une partie de cette prime est portée par le secteur technologique, qui représente 30% des capitalisations américaines (contre 13% sur le marché mondial hors Etats-Unis) et par un PER de 28.
Cependant, les valeurs technologiques paraissent correctement évaluées compte tenu de la forte croissance des bénéfices à prévoir dans les années à venir. En plus, aujourd’hui, l’économie américaine a vraisemblablement dépassé le stade d’un atterrissage en douceur et se dirige vers des scénarios plus favorables encore, dit «Boucle d’Or». En effet, on s’attend à ce que la croissance élevée de la productivité, propulsée par l’innovation, engendre un boom économique si l’inflation chute ou diminue.
Dans un tel scénario, on recommandera d’intégrer aussi au portefeuille les actions des petites et moyennes capitalisations puisque celles-ci devraient parvenir à combler les écarts d’évaluation par rapport aux grandes capitalisations.
L’envers du décor
Seulement, tout n’est pas parfait au pays de l’oncle Sam. Cette fixation institutionnelle sur un système strictement bipartite, ajoutée à la sensibilité d’autres catégories de population, aurait-elle mené à la désunion et à la polarisation de la société américaine au bénéfice des populistes?
Il reste à espérer que les freins et contrepoids des institutions américaines braveront la tempête politique qui plane sur les élections présidentielles de cet automne. Quoi qu’il en soit, en ce qui concerne les perspectives de placement des mois à venir, on peut rester modérément optimiste, car les Etats-Unis sont sans doute les mieux lotis.