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Les emprunts d’entreprises émergentes ont performé

L’indice correspondant à cette classe d'actifs soutenue par de solides fondamentaux montre une progression de plus de 25% depuis deux ans.

L'amélioration s’est traduite par une lente mais régulière progression des notations liées aux emprunts d'entreprises émergentes.
KEYSTONE
L'amélioration s’est traduite par une lente mais régulière progression des notations liées aux emprunts d'entreprises émergentes.
Stéphane Mayor
Edmond de Rothschild Asset Management - Senior EM Debt Fund Manager
31 octobre 2024, 18h45
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La performance des emprunts d’entreprises émergentes a été de tout premier ordre ces deux dernières années, malgré un contexte peu favorable de hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis. L’indice correspondant calculé par JP Morgan montre une progression de plus de 25% sur cette période. La résilience démontrée par cette classe d’actif n’est sans doute pas étrangère à sa qualité.

Les fondamentaux des entreprises des pays émergents se situent à un niveau particulièrement robuste. L’endettement, mesuré au ratio de levier net, s’élève à 1,0 fois pour le segment «Investment grade» (notation supérieure ou égale à BBB-) et à 2,2 fois pour le secteur à haut rendement, soit un niveau très proche des plus bas historiques. La bonne tenue des indicateurs de crédit devrait perdurer. Les entreprises ont en effet, appris des crises précédentes et ont adopté un profil plus conservateur dans la gestion de leur bilan.

Cette amélioration s’est traduite par une lente mais régulière progression des notations liées à la classe d’actifs. Un processus qui prend du temps, car on observe que si les agences de notation sont toujours très promptes à ajuster leur notation à la baisse dès que le contexte devient moins favorable, elles sont nettement plus prudentes pour réajuster à la hausse lorsque l’environnement redevient plus porteur.

Ainsi, le niveau moyen de notation de crédit se situe aujourd’hui à son plus haut niveau depuis 2018. Le segment «Investment grade» est celui qui a montré la progression la plus importante. Les segments A et AA représentent maintenant 27% du total de l’indice contre 20% en 2018. La catégorie BBB reste le segment de notation le plus important avec 32%, en baisse toutefois par rapport aux 40% enregistrés en 2015.

Entreprises ukrainiennes et argentines

Dans le secteur à haut rendement, la note BB est la plus élevée (22% contre 19% en 2015), et le segment C a également augmenté, passant de 3 à 5%. Concernant cette dernière catégorie, il est important de constater que de nombreuses entreprises de ce compartiment possèdent aujourd’hui des fondamentaux autonomes solides et un faible ratio d’endettement.

C’est le cas, notamment des entreprises ukrainiennes et argentines. Cette catégorie reste cependant tributaire du risque pays, qui constitue un plafond pour la notation des entreprises. Il existe donc de facto un décalage entre le risque de crédit d’une société et sa notation officielle, affectée par le risque pays dans lequel elle évolue.

La variation de la note de crédit moyenne n’est pas un indicateur de fluctuation des différentiels de rendement, mais elle fournit une base de valorisation pour des comparaisons historiques.

Il n’en demeure pas moins que l’amélioration régulière des fondamentaux des entreprises émergentes sont à la base de la diminution de la volatilité observée, ainsi que d’une résilience significative face aux aléas des marchés. C’est la preuve d’une maturité qui se confirme pour cette classe d’actifs au fil des ans.