Les Bourses européennes bondissent lundi et le dollar dévisse après des informations du Washington Post selon lesquelles le président élu américain Donald Trump envisage une augmentation des droits de douane plus limitée qu’escomptée.
A la Bourse de Paris, le CAC 40 avançait de 2,29% vers 13h45, tiré notamment par les secteurs exportateurs comme le luxe avec les géants Kering (+4,75%) et LVMH (+4,81%), l’automobile avec Stellantis (+6,73%) ou encore le secteur de la tech avec STMicroelectronics (+7,09%) en figure de proue.
Le Dax de Francfort montait lui de 1,37%, avec notamment le spécialiste des semi-conducteurs Infineon (+7,81%). La Bourse de Milan enregistrait une hausse de 1,53% et le FTSE 100 à Londres restait sans réaction (+0,07%). En Suisse, le SMI prenait 0,32%.
A Wall Street, les contrats à terme indiquent une ouverture en hausse, progressant pour le Nasdaq de 1,01%, pour le S&P 500 de 0,77% et pour le Dow Jones de 0,40%.
S’appuyant sur trois sources proches du dossier, le quotidien américain avance que ces hausses sur les tarifs douaniers à l’importation, annoncées par Donald Trump concerneraient tous les pays mais seulement certains secteurs sensibles, par exemple liés à la sécurité nationale. Les secteurs exactement concernés n’étaient pas précisés.
Dans le même temps, le dollar reculait fortement face à l’euro et à la livre. Vers 13h50, la devise américaine tombait de 0,87% face à l’euro, à 1,0400 dollar, et recule de 0,84% par rapport à la livre, à 1,2530 dollar.
«Si la hausse des tarifs douaniers ne s’avère pas aussi sévère qu’anticipé», «l’euro pourrait ne pas être aussi négativement affecté» par l’arrivée de Trump, et l’inflation américaine ne s’accéléra pas autant, ce qui fait que «la Réserve fédérale (Fed) pourrait se sentir assez confiante pour réduire ses taux d’intérêt plus rapidement», estime Susannah Streeter, d’Hargreaves Lansdown.
Par ailleurs, l’analyste interrogée par l’AFP ajoute que certains pays concernés ont «agi dans d’autres domaines pour atténuer certaines des inquiétudes des Etats-Unis», de quoi réduire la menace d’une guerre commerciale.
Au sujet des menaces de droits de douane qui pourraient être décidés par Donald Trump, Emmanuel Macron avait déclaré plus tôt lundi que Donald Trump «sait qu’il a en France un allié solide, un allié qu’il ne mésestime pas», «qui croit dans l’Europe» et porte une «ambition lucide» pour la relation transatlantique.
Cela survient dans un contexte où l’Europe est «confrontée à des prévisions de croissance modérées, à l’instabilité politique et à des problèmes structurels en Allemagne et en France», rappelle John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.
Lundi, des indicateurs ont illustré la morosité de l’économie de la zone euro. L’indice composite PMI de la zone euro HCOB s’élève à 49,6 en décembre, contre 48,3 en novembre. Bien que toujours sous la barre des 50 – ce qui indique une contraction de l’activité – il s’agit d’un plus haut sur deux mois.
«L’économie de la zone euro a terminé l’année 2024 dans un état fragile», présente l’agence S&P Global, «les niveaux d’activité ayant diminué dans un contexte de baisse soutenue des nouvelles affaires et de l’emploi».
Cette contraction est «entièrement imputable» à l’industrie, «l’activité des services ayant rebondi», note l’agence qui a publié ces données.
En Allemagne, l’inflation est remontée plus fortement qu’attendu en décembre, à 2,6%, soit plus que la cible des 2% de la Banque centrale européenne (BCE).
Côté obligataire, le taux d’emprunt à 10 ans des Etats-Unis prenait 4,58% contre 4,60% lors de la précédente clôture.
Le pétrole remonte
Dans le sillage de la nouvelle du Washington Post, les cours du pétrole montent lundi.
Vers 12H50 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, prenait 0,59% à 76,96 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en février, grimpait de 0,65% à 74,44 dollars.
Le bitcoin prenait 0,80% à 99.269 dollars. (AWP)