En 2022, l’inflation est restée obstinément élevée, les taux ont augmenté, les prévisions de croissance ont décliné et les marchés tant d’actions que d’obligations ont subi de lourdes pertes.
2023 sera une année charnière où les investisseurs anticiperont des changements de cap au niveau de l’inflation, des taux, de la croissance et des marchés financiers, dans un contexte géopolitique encore très complexe.
Fin des cycles de hausse des taux
Néanmoins, le recul des taux d’inflation permettra sans doute à la Réserve fédérale américaine (Fed) et à d’autres grandes banques centrales de mettre fin à leurs cycles de hausse des taux au premier, voire au deuxième trimestre 2023.
En Suisse, la hausse mesurée des salaires cet automne indique que les entreprises s’attendent aussi, en 2023, à une baisse de l’inflation et de la croissance économique. L’inflation helvétique est d’ores et déjà inférieure à celle qui prévaut dans la zone euro et s’oriente clairement à la baisse.
Dans ce contexte, la Banque nationale suisse (BNS) mettra probablement fin à son cycle de relèvement des taux au premier semestre de l’an prochain.
L’ampleur de la hausse
Mais, pour l’instant, tout le monde guette les prochaines mesures des banques centrales. Ce mercredi, la Fed communiquera sa décision en matière de taux. Demain jeudi, la Banque centrale européenne (BCE) et la BNS annonceront également leur dernière mesure de l’année.
Il sera intéressant de savoir si la Fed veut effectuer une cinquième hausse de taux de toujours 75 points de base ou si, compte tenu d’un taux d’inflation déjà en recul, elle préfère réduire la cadence et ne relever le taux directeur que d’un demi point de pourcentage.
Outre l’ampleur de la hausse des taux, les estimations et les perspectives des responsables des banques centrales concernant l’évolution future de l’économie et de l’inflation sont également très importantes. Les taux et les cours de change s’orienteront dans différentes directions selon qu’une banque donne une impression plutôt «restrictive» ou «détendue».
La parité dollar-franc suisse
Si l’on observe la parité USD/CHF, l’envolée du dollar à plus de 1,01 début novembre a été suivie d’une nette rétrogradation à moins de 0,94. Tant que la Fed continue d’envisager toutes les options et signale qu’elle prévoit de relever le taux directeur à 5%, la parité devrait se maintenir dans la fourchette de négoce de 0,90 à 1,02 qui prévaut depuis une décennie.
La situation sera probablement différente si la Fed fait une volte-face et envisage même de baisser les taux vers la fin de l’année 2023. Cela pourrait induire un déclin plus net du dollar.