La Bourse suisse accentuait ses pertes jeudi en fin de matinée, les investisseurs semblant dépasssés par les incertitudes géopolitiques. Le pouvoir chinois a promis de se battre «jusqu'au bout» si les Etats-Unis persistent dans leur guerre commerciale et poursuivent leur salve de droits de douane.
«Nous ne pensons pas que les taxes douanières américaines sur le Canada et le Mexique seront maintenus, mais nous estimons désormais qu'il existe un grand risque que des taxes très élevées et des mesures de rétorsion demeurent en vigeur assez longtemps pour peser sur l'économie mondiale», a souligné Dirk Effenberger, d'UBS Global Wealth Management.
A propos du revirement de Donald Trump, accordant une exemption de droits de douane pour un mois au secteur automobile, «l'incertitude et le manque de sérieux de ces décisions auront sans aucun doute un impact sur la croissance des Etats-Unis», a commenté de son côté Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote.
Dans ce contexte, «les perspectives de croissance américaine restent étroitement liées à l'inflation et à la politique de la Fed, tandis que celles de l'Europe sont relevées par des ambitions de dépenses plus élevées et donc moins dépendantes des décisions de politique monétaire de la BCE», juge l'experte. Cet après-midi, la Banque centrale européenne (BCE) devrait abaisser ses taux directeurs. Ce serait le cinquième assouplissement d'affilée.
En Suisse, le taux de chômage est repassé sous la barre des 3% en février, à 2,9%.
A 11h, le SMI chutait de 1,14% à 12'961,34%, effaçant une large partie des gains de ces derniers jours. Le SLI perdait 1,15% à 2107,21 points et le SPI 1,11% à 17'107,64 points. Sur les trente valeurs vedettes, seules sept progressaient et 23 perdaient du terrain.
Le podium était composé d'Adecco (+3,5%), de Geberit (+2,6%) et de Swatch Group (+1,9%).
Barclays a relevé l'objectif de cours du spécialiste de l'intérim à 40 francs, contre 37 francs précédemment et maintenu la recommandation à «overweight».
Le spécialiste st-gallois des techniques sanitaires a vu sa rentabilité diminuer l'année dernière, dans un secteur de la construction au ralenti en Europe. Le dividende est tout de même augmenté.
Logitech (+0,7%) a publié sa feuille de route à moyen terme et reconduit les objectifs pour l'exercice 2024/25.
Richemont, l'autre valeur du luxe, se délestait de 2,9%.
Les poids lourds pesaient lourdement sur l'indice. Novartis perdait 1,2%, le bon Roche et Nestlé 1,4% chacun.
Partners Group (-1,6%) a fait l'acquisition pour le compte de ses clients du fournisseur de centres de données australien GreenSquareDC.
SGS était encore bon dernier (-4,5%). L'actionnaire belge GBL a annoncé céder 8,5 millions d'actions du genevois et détenir 14,6% du capital du spécialiste de l'inspection et de la certification.
Sur le marché élargi, R&S s'envolait de 8,6% et V-Zug de 10,4% dans la foulée des chiffres 2024.
Cicor s'gagnait 5,7% après avoir vu ses recettes et son bénéfice croître l'an dernier. Le groupe a aussi publié une offre publique d'achat d'activité de l'angevin Eolane.
Helvetia, qui propose un meilleur dividende, grappillait 1,5% et Kardex tout juste 0,2%.
A l'inverse, Cosmo s'affaissait de 5,6% après avoir réalisé le chiffre d'affaires et le bénéfice les plus élevés de son histoire, selon son directeur général.
Galderma faisait l'objet de prises de bénéfice (-4,9%), après avoir renoué avec les chiffres noirs l'an dernier.
Comet plongeait de 11,5%, malgré une bonne copie 2024 et un dividende amélioré. (AWP)