La Bourse suisse s'est enfoncée dans le rouge mercredi, à l'instar des autres places européennes, refroidies par les incertitudes provoquées par Washington sur la guerre en Ukraine et les tarifs douaniers. Les Minutes de la Réserve fédérale étaient également attendues en soirée par les acteurs du marché.
Les espoirs d'un cessez-le-feu en Ukraine, mais aussi les interrogations concernant de futurs tarifs douaniers américains influent sur les marchés, a noté l'analyste John Plassard de Mirabaud Banque.
«Le nouveau président américain n'a pas perdu de temps et a annoncé de nouvelles taxes», avec des droits de douane d'environ 25% sur les automobiles importées aux Etats-Unis, ont rappelé les analystes d'IG Bank. Mais selon ces derniers, «les dommages sont pour l'instant limités».
A Kiev, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a jugé que son homologue américain vivait «dans un espace de désinformation» russe, au lendemain de critiques acerbes de Donald Trump reprenant la rhétorique du Kremlin, dans un contexte de rapprochement russo-américain. Il a par ailleurs affirmé que l'Ukraine n'était «pas à vendre», après avoir refusé samedi de signer un accord proposé par les Etats-Unis concernant les ressources en minerais de son pays.
Face à ces incertitudes géopolitiques de plus en plus profondes, Wall Street reculait également alors que l'or a brièvement franchi un nouveau record historique à 2946,99 dollars l'once.
Le SMI a clôturé la séance en baisse de 0,74% à 12.798,52 points, plus haut à 12.914,18 points et plus bas à 12.756,46 points. Le SLI a abandonné 0,86% à 2098,06 points et l'indice général SPI a perdu 0,67% à 16.980,42 points.
La vaste majorité des valeurs vedettes a fini en repli, toujours emmenées par Holcim (-4,4%) qui a encore creusé ses pertes. Morgan Stanley a abaissé la recommandation pour l'action à «equal weight», contre «overweight» précédemment.
Swiss Re (-2,5%) et Geberit (-2,2%) ont également souffert.
Sika (-2,1%) s'est aussi établi au fond du classement. Le chimiste de la construction va publier ses résultats annuels vendredi et les analystes interrogés par l'agence AWP tablent sur un bénéfice net annuel à 1,21 milliard de francs.
Straumann (+4,6%) est par contre resté en tête du tableau, tout en étoffant ses gains. Le spécialiste bâlois des implants dentaires a dégagé un bénéfice net de 459 millions de francs l'an dernier, dix millions de plus qu'un an auparavant, mais sa performance s'est révélée inférieure aux attentes des analystes, en particulier en matière de rentabilité.
Dans le petit tableau des gagnants, il a été suivi par Kühne+Nagel (+0,5%) et Lindt (+0,5%).
Sur le marché élargi, Also (+5,1%) a été vivement recherché après l'aval pour sa fusion avec Westcoast. La finalisation de la transaction est prévue le 28 février.
Novavest (+2,2%) a réalisé des bénéfices nettement plus élevés en 2024. La fusion avec Senioresidenz, intervenue mi-juin, a donné un net coup de pouce.
SoftwareOne (+1,4%) a été recherché après ses résultats annuels. Le prestataire de services informatiques a augmenté son chiffre d'affaires en 2024 de 0,6% à 1,02 milliard de francs.
La banque privée EFG International (-2,7%) a par contre accentué ses pertes, après avoir annoncé un bénéfice net en hausse de 6% à 321,6 millions de francs en 2024.
Temenos (-4,5%) a confirmé mardi soir la progression de ses ventes annuelles de 4% à 1,04 milliard de dollars. Le résultat opérationnel (Ebit) a lui connu une hausse de 13% à 354,6 millions. (AWP)