La Bourse suisse a entamé la première séance de la semaine du mauvais pied, pénalisée par des chiffres de l’emploi américain encore trop vigoureux pour espérer une baisse des taux outre-Atlantique. L’Union européenne se réveillait avec la gueule de bois, en raison de la forte progression de l’extrême-droite dans de nombreux pays. Les partis du président français et du chancelier allemand ont notamment subi de cuisantes défaites.
La situation de l’emploi et l’accélération de la croissance des salaires aux Etats-Unis font que «nous sommes revenus au point de départ où la Fed pouvait difficilement justifier une baisse des taux alors que les données sur l’emploi restent solides et que l’inflation ne diminue pas aussi rapidement qu’elle le devrait», a souligné Ipek Ozkardeskaya de Swissquote Bank.
«Heureusement le suspense ne sera pas long: la Réserve fédérale entame demain sa réunion de deux jours et annoncera sa décision (en matière de taux) juste après la publication de l’inflation (CPI) de mai», a-t-elle ajouté. Les pressions sur les prix devraient s’être légèrement détendues, mais le niveau devrait encore se situer autour de 3,4-3,5%, bien au-dessus de la cible de la Fed. «Et le dernier kilomètre - l’assouplissement des niveaux vers le bas - s’avère plus difficile que beaucoup le pensaient».
Les élections européennes ne bousculent pas les grands équilibres à Bruxelles et à Strasbourg, où la droite domine déjà. Mais la victoire de l’extrême-droite en France a poussé Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée nationale et à appeler à de nouvelles élections législatives. En Allemagne, les partis de la coalition au pouvoir dirigée par Olaf Scholz ont été largement devancés par les conservateurs de la CDU et l’extrême-droite (AfD).
En Suisse, les cantons romands ont beau avoir soutenu la limitation des primes d’assurance maladie à 10% du revenu, le texte n’est pas passé, tandis que la loi sur l’électricité, donnant un plan pour tendre vers plus de renouvelable, a été approuvée.
A 9h15, le SMI perdait 0,79% à 12.162,90 points, le SLI 0,64% à 1974,35 points et le SPI 0,74% à 16.143,70 points. Parmi les trente valeurs principales, seules deux avançaient et 28 reculaient.
Givaudan progressait de 0,3%, devant VAT (+0,2%). Barclays a relevé la recommandation du fabricant romand d’arômes à «equal weight», contre «underweight» précédemment. L’objectif de cours a aussi été rehaussé (4000 francs, contre 3500), en raison notamment d’une meilleure évolution de la division parfums.
Roche (bon -0,7%, action au porteur -0,5%) a décroché aux Etats-Unis une homologation pour un test des virus respiratoires courants que constituent ceux du Sras-Cov2, de la grippe A et B, ainsi que le virus respiratoire syncytial (VRS). Le laboratoire a aussi décroché le feu vert de la Commission européenne pour une extension d’indication de l’anti-cancéreux Alecensa.
L’autre poids lourd Nestlé pesait sévèrement (-1,2%), juste devant la lanterne rouge Swatch (-1,3%). Morgan Stanley a abaissé sa recommandation à «equal weight» contre «overweight» pour le géant veveysan de l’alimentation. L’analyste en charge pointe les pertes de parts de marché pour de nombreux produits et l’affaiblissement de ses ventes de nourriture pour animaux.
Le troisième compère Novartis se délestait de 0,8%.
ABB (-0,4%) a demandé la fin de ses obligations de publication de rapport à la SEC dans la foulée du retrait de cotation de ses ADR aux Etats-Unis, en raison d’un volume de transactions trop faible.
Sur le marché élargi, Sulzer prenait 1,2%. Le groupe dirigé et présidé par Suzanne Thoma a fait étal de ses ambitions à moyen terme.
Comet (+1,3%) a vu Deutsche Bank entamer la couverture à «buy» avec un objectif de cours à 450 francs.
Dormakaba reculait de 0,6% après avoir annoncé la cession d’activités en Afrique.
Le fabricant de produits chocolatés Barry Callebaut (-0,4%) lève 700 millions d’euros pour ses besoins généraux. (AWP)