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Le dollar américain sous pression

Après avoir atteint, au mois d’octobre dernier, son plus haut niveau en 38 ans, le cours pondéré de l’USD/CHF a nettement perdu du terrain. Jusqu’à présent, l’économie du pays l’a empêché de s’affaiblir davantage.

D’ici un an, la parité USD/CHF sera probablement plus proche de 0,80 que de 0,90.
Keystone
D’ici un an, la parité USD/CHF sera probablement plus proche de 0,80 que de 0,90.
Daniel Kalt / James Mazeau
UBS Global Wealth Management - Chef économiste suisse / Chief Investment Office (CIO)
01 août 2023, 19h00
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Après ce pic, la Réserve fédérale américaine (Fed) a enchaîné quatre hausses de taux de 75 points de base (pb) de son taux directeur afin d’endiguer une inflation hors de contrôle. Depuis, la Fed a nettement réduit la cadence et le dollar a déjà cédé un peu de terrain.

Jusqu’ici, c’est la résilience toujours aussi bluffante de la conjoncture américaine face au cycle intense de hausse des taux qui empêchait le dollar de chuter plus violemment. Le secteur de la construction du pays a traversé une phase d’affaiblissement de courte durée, et apparemment provisoire, et les consommateurs américains ne se sont pas laissé impressionner par la hausse significative du coût de la vie et des intérêts hypothécaires.

Les chiffres de la conjoncture américaine n’ont eu de cesse de surprendre depuis le début de l’été – à l’exception des chiffres de l’évolution de l’emploi au 7 juillet et de ceux de l’inflation au 12 juillet, des indicateurs clefs qui étaient tous deux en deçà des attentes des acteurs du marché. Et voilà que le dollar américain, qui se maintenait vaillamment à 0,90 franc jusqu’à présent, a sombré sous 0,86 en l’espace de quelques jours. Depuis, il s’est stabilisé à ce niveau.

Et maintenant?

Lors de sa dernière réunion, la Fed a relevé le taux de directeur de 25 pb, à 5,5%, et son président, Jerome Powell, a renoncé à s’engager pour de nouvelles augmentations de taux. Ainsi, cette hausse devrait être la dernière de ce cycle. Les taux du marché des capitaux devraient donc également avoir passé le cap de leur niveau record. C’est pourquoi on peut recommander de profiter des rendements à leur niveau actuel.

Dans la foulée, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé d’un quart de point de pourcentage, à 3,75%, le taux des dépôts dans la zone euro. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a alors souligné que les futures décisions en matière de taux d’intérêt dépendraient des données.

Le déclin du dollar

Dans ce contexte, et compte tenu du risque d’atterrissage brutal de la conjoncture américaine, le risque d’une nouvelle phase d’affaiblissement du dollar est non négligeable. Même si on ne peut exclure des constellations de développements macroéconomiques ou d’événements géopolitiques qui inverseraient la tendance au repli du billet vert, notre scénario principal table néanmoins sur une poursuite de son déclin.

D’ici un an, la parité USD/CHF sera probablement plus proche de 0,80 que de 0,90. Après le reflux des cours qui se rapprochent de 0,85, il est tout à fait possible de renouer avec des positions qui tablent sur une évolution latérale de la parité, au moins de façon temporaire. Du reste, les investisseurs dont l’exposition au dollar est élevée peuvent continuer à évaluer la pertinence d’une couverture partielle de leurs positions en dollar.