La guerre en Ukraine complique encore un peu plus la tâche des banques centrales face à la nouvelle poussée des prix de l'énergie, a déclaré lundi Claudio Borio, le chef du département économique de la banque des règlements internationaux.
"Clairement, le conflit a fortement accru l'incertitude", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, lors de la publication du rapport trimestriel de cette institution considérée comme la banque centrale des banques centrales.
"Et les nouvelles concernant l'évolution de ce conflit vont être de loin le facteur dominant qui va influencer les marchés", a-t-il ajouté.
Avec le conflit, les prix des matières premières énergétiques ont encore bondi face aux craintes sur les approvisionnements après les sanctions contre la Russie.
"Sur cette toile de fond, les défis pour les banques centrales sont devenus encore plus complexes", a fait valoir M. Borio qui dirige le département monétaire et économique de la BRI.
Avec ce conflit, "les pressions inflationnistes se sont accrues alors même que les perspectives pour la croissance se sont atténuées", a-t-il poursuivi.
Une inflation présente avant le conflit
Avant même le conflit, les marchés financiers étaient déjà aux prises avec les questions d'inflation et de resserrement des politiques monétaires des banques centrales qui s'orientaient vers une remontée des taux d'intérêt.
Alors que les grands indicateurs boursiers étaient déjà en baisse depuis le début de l'année, les sanctions contre la Russie ont déclenché de nouvelles secousses sur les marchés financiers.
Interrogées à plusieurs reprises sur les sanctions, l'institution basée à Bâle, en Suisse, n'a pas fait de commentaire.
Cette institution, qui veille à être un espace neutre où les banquiers centraux peuvent se rencontrer et discuter de questions de politique monétaire, a cependant insisté sur le fait qu'elle se conformerait aux sanctions.
"La BRI ne sera pas une avenue pour contourner les sanctions", a insisté sa porte-parole, Jill Forden, lors de la conférence de presse. (awp)