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La saison des résultats montre la nécessité d'être sélectif

Le démarrage discret de la saison des résultats confirme que la reprise à court terme du marché américain sera limitée. Une approche plus sélective est donc de mise. Analyse.

Daniel Kalt / James Mazeau
UBS Global Wealth Management - Chef économiste suisse / Chief Investment Office (CIO)
31 janvier 2023, 20h05
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A la clôture de la première semaine complète de la saison des comptes du quatrième trimestre, les résultats ont été plus décevants qu’alarmants. Seuls 13% des titres du S&P 500 ayant publié leurs résultats à cette date, 62% des sociétés ont dépassé leurs prévisions de bénéfices, à comparer aux 74% en moyenne depuis le dernier trimestre de 2015.

Les résultats des grandes banques américaines suggèrent que la situation financière des ménages reste bonne. Les entreprises axées sur la consommation ont également illustré la résilience des dépenses de consommation.

Sentiments mitigés

Néanmoins, les premiers résultats de la saison confirment le sentiment selon lequel le marché américain dans son ensemble fait encore face à des vents contraires et que les investisseurs tireront davantage profit d’une approche sélective.

On constate que les entreprises ont réduit leurs attentes. Pour celles ayant déjà publié leurs résultats, l’estimation médiane du résultat par action est inférieure de 1,8% pour le premier trimestre et de 1,1% pour 2023.

Depuis le début de l’année, l’estimation ascendante du consensus du résultat par action du S&P 500 pour 2023 est passée de 229,5 à 226,5 dollars. On prévoit de nouvelles révisions à la baisse, à 215 dollars.

La vigueur du marché de l’emploi devrait permettre aux Etats-Unis d’éviter une récession. Cependant, il faut tabler sur un contexte économique difficile, compte tenu des effets décalés des hausses de taux de la Réserve fédérale américaine. Le taux d’épargne flirte avec le plus bas niveau de son histoire, à 2%. La capacité de dépenses des ménages est donc désormais limitée.

Valorisations pas encore attrayantes

L’indice MSCI US se négocie sur la base d’un ratio cours/bénéfices prévisionnel de 17,7x, soit une prime de 10% par rapport à sa moyenne sur quinze ans. Ce chiffre est supérieur à la prime de valorisation de 5% pour les actions mondiales en général et à la prime de 4% pour le MSCI Emerging Market Index.

On identifie également des segments du marché qui présentent des valorisations moins élevées à court terme, la consommation de base se négociant en ligne avec le ratio moyen prévisionnel sur dix ans de 19,3x. Le secteur de l’énergie se négocie avec une décote de 45% par rapport à son ratio cours/bénéfices moyen sur dix ans.

Privilégier la sélectivité

Ainsi, le rapport risque/rendement reste défavorable aux indices américains et on identifie peu de possibilités de reprise des marchés à court terme. UBS maintient par conséquent son avis «least Preferred» sur les actions américaines et sur le secteur technologique.

La sélectivité devrait donc rester payante. On misera sur une combinaison associant des valeurs défensives, des actions value et des titres porteurs de revenus, ainsi que sur des valeurs cycliques qui devraient bien se comporter si les marchés commencent à anticiper des retournements.