La Bourse suisse a entamé la semaine sur une note négative. Le SMI a chuté sous la barre des 11.100 points dès la phase d'ouverture pour afficher par la suite un parcours en dents de scie sous ce niveau. Les récentes décisions des principales banques centrales, qui ont encore donné un tour de vis à leurs politiques monétaires, incitent les investisseurs à la prudence.
A New York, Wall Street gagnait un peu de terrain en matinée après une ouverture légèrement négative.
«Les investisseurs ont été attentifs au resserrement agressif des banques centrales à l'étranger, comme la Banque d'Angleterre qui a relevé son taux directeur d'un demi-point, plus que prévu, et les banques centrales de Suisse, de Norvège et de Turquie», a noté Art Hogan de B. Riley Wealth Management.
Il y a des signes qui montrent que l'action des banques centrales refroidit finalement l'économie en Europe, tandis que l'activité a également ralenti aux États-Unis, mais de façon moins spectaculaire.
Art Hogan, B. Riley Wealth Management
Les investisseurs entendront à nouveau Jerome Powell, président de la Réserve fédérale (Fed) cette semaine, au cours de deux interventions qu'il doit faire au Portugal et en Espagne mercredi et jeudi.
Sur le front macro-économique, le baromètre IFO du moral des entrepreneurs en Allemagne a poursuivi sa baisse en juin, alors que la récession s'installe dans la première économie européenne, sur fond de baisse de la consommation et de difficultés pour l'industrie manufacturière. L'indicateur a chuté de 3,2 points à 88,5 points, en baisse pour le deuxième mois consécutif.
Le SMI a terminé en repli de 0,71% à 11.141,90 points, plus bas à 11.136,39 et plus haut à 11.205,20 (ouverture). Le SLI a cédé 0,42% à 1738,42 points et le SPI 0,65% à 14.657,20 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 18 ont reculé et 12 avancé.
Le podium du jour se compose de Sika (+1,2%), VAT (+1,0%) et Richemont (+1,8%).
Le chimiste de la construction a profité d'un relèvement d'objectif de cours par Barclays qui a confirmé «overweight». Avec cette adaptation, l'analyste montre sa confiance dans la capacité de pénétration du marché et dans le potentiel de croissance du groupe. L'intégration de l'allemand MBCC devrait accélérer le potentiel et générer d'importantes synergies.
Concurrent de Richemont, Swatch (+0,1%) fait lui partie des gagnants du jour.
Novartis (-2,0%), SGS (-1,6%) et Lonza (-1,5%) sont les plus gros perdants du jour.
Roche (-1,3%) et Nestlé (-0,7%) ont aussi pesé sur l'indice.
Lonza a décroché un contrat pour la production d'une thérapie cellulaire allogénique expérimentale, développée par Vertex dans l'indication contre le diabète de type 1. La collaboration implique la création de nouvelles capacités sur le site de Portsmouth, dans le New Hampshire et subséquemment la création de quelque 300 emplois.
Par ailleurs, Morgan Stanley a réduit l'objectif de cours du sous-traitant de l'industrie biochimique et confirmé «overweight». L'analyste note que ses prévisions pour le premier semestre sont inférieures à celles de consensus.
UBS recule
UBS (-0,9%) fait aussi partie des gros perdants du jour. Barclays a abaissé l'objectif de cours et confirmé «underweight». Si la banque britannique estime qu'UBS a fait une bonne affaire en reprenant son concurrent Credit Suisse, elle redoute toutefois des interventions réglementaires, qui pourraient entacher une partie des avantages potentiels.
Sur le marché élargi, le spécialiste des produits structurés Leonteq (-5,6%) a revu à la baisse ses attentes en termes de rentabilité avant impôts pour l'ensemble de l'année, notamment en raison de la faiblesse des activités de négoce. Pour l'ensemble de 2023, l'entreprise zurichoise prévoit désormais un bénéfice avant impôts de 40 à 70 millions de francs, contre 70 à 100 millions jusqu'alors.
Le biochimiste Evolva (-5,5%) a fait part de la conclusion d'un accord avec son actionnaire de référence Nice & Green, permettant d'assurer le financement de l'entreprise bâloise au moins jusqu'à la fin de l'année. L'évaluation des alternatives stratégiques se poursuit. (AWP)