La Bourse suisse évoluait dans le vert vendredi à l'approche de la mi-journée. Les valeurs locales du luxe reprenaient du poil de la bête grâce à un rebond des ventes au détail en septembre en Chine. Le nouveau coup de rabot de la BCE jeudi donnait aussi un peu d'élan.
Alors que la Banque centrale européenne (BCE) a procédé à une nouvelle baisse - attendue - des taux jeudi, il faut noter qu'elle a déclaré «qu'elle maintiendrait une approche dépendante des données et qu'elle n'est pas disposée à s'engager sur un modèle de taux particulier, mais la confiance de la banque dans la maîtrise de l'inflation et les données économiques moroses renforcent les probabilités de nouvelles réductions de taux de la part de la BCE lors des prochaines réunions», a souligné Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote.
L'objectif de la Banque centrale européenne d'atteindre un niveau d'inflation à 2% devrait être atteint «plus tôt que prévu» en 2025, a pour sa part indiqué vendredi le gouverneur de la Banque de France.
Au Proche-Orient, Israël a mené vendredi des frappes sur la bande de Gaza après avoir tué le chef du Hamas, Yahya Sinouar.
Le prix de l'or continuait de croître, à 2704 dollars l'once. Pour Ricardo Evangelista d'ActivTrades, plusieurs facteurs entrent en jeu, «l'instabilité géopolitique, la faible croissance économique dans des régions clés, l'évolution des banques centrales vers des taux plus bas et les incertitudes autour de la campagne présidentielle américaine».
Vers 10h50, le SMI prenait 0,09% à 12.315,11 points, le SLI s'enrobait de 0,23% à 2010,46 points et le SPI 0,21% à 16.385,10 points. Sur les trente valeurs vedettes, 18 évoluaient en vert, le bon Lindt faisait du surplace et onze étaient parées de rouge.
Les valeurs du luxe restaient en forme, Swatch Group remportant la palme provisoire avec un gain de 3,4%, devant Richemont (+1,5%), sans doute alimentés par la reprise des dépenses de consommations chinoises. Goldman Sachs a abaissé sa recommandation pour le genevois à neutral (buy), s'attendant à des mois difficiles pour les groupes de luxe, face au manque d'appétit des consommateurs chinois pour les produits haut de gamme.
Logitech (+2,4%) et Straumann (+2%) s'intercalaient entre les deux valeurs du luxe.
VAT engrangeait 1,3%, à contre-courant des nombreux abaissements d'objectifs de cours dont le groupe était la cible.
Geberit maintenait ses gains (+1,1%), après que Goldman Sachs a relevé la recommandation à «buy», contre «neutral» et l'objectif de cours à 598 francs, contre 580 francs. Le titre de l'équipementier de salles de bain est à la traîne face à ses concurrents, ce qui offre une opportunité de s'en emparer, alors qu'une hausse est escomptée pour l'action.
Le bon Roche était encore le seul poids lourd à surnager (+0,1%). Novartis reculait de 0,2%.
Le troisième larron, Nestlé égarait 0,4%, au lendemain d'une clôture en fanfare malgré des résultats décevants, les investisseurs faisant visiblement confiance au nouveau patron pour redresser le paquebot. Dans la foulée, les analystes ont multiplié les abaissements d'objectifs de cours, à l'exception de Baader Helvea. La Banque royale du Canada est la seule à avoir touché à sa recommandation, la rehaussant à «Outperform» de «Sector Perform», espérant que la journée des investisseurs du 19 novembre et les déclarations de la direction tireront la croissance du géant romand.
Sur le marché élargi, Comet s'envolait de 7,2%, après un bond de ses ventes au troisième trimestre. Le groupe fribourgeois a quand même raboté légèrement ses prévisions annuelles.
Cicor (+0,4%) ferme une ligne de production à Ulm en Allemagne. L'impact de la restructuration est évalué à une ou plusieurs dizaines de millions de francs au niveau de l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) cette année.
Rieter prenait 1%. Le fabricant de machines textiles va supprimer plus de 10% de ses effectifs en Suisse, confronté à une chute de ses recettes. (AWP)