Après une entame de séance laborieuse, puis une amorce de rétablissement la Bourse suisse conservait ses gains mardi à l’approche de la mi-journée, après avoir touché la veille un plus haut historique et dépassé pour la première fois la barre des 13.000 points. Alors que la saison des résultats se poursuit, les investisseurs restent prudents quant à l’évolution des discussions concernant l’Ukraine et de l’économie américaine.
Plaidant lundi la cause de l’Union européenne (UE) à Washington, Emmanuel Macron «espère avoir convaincu» Donald Trump d’épargner l’UE de nouvelles taxes douanières. Le président français, qui a aussi abordé avec son homologue américain le dossier ukrainien, lui expliquant qu’il ne peut «pas mener une guerre commerciale à la Chine et à l’Europe en même temps».
Du côté des rares informations macroéconomiques du jour, les immatriculations de voitures hybrides neuves ont redépassé celles des véhicules utilisant l’essence au mois de janvier 2025 en Europe. Les ventes de ces modèles dotés de moteurs à essence et de petits moteurs électriques ont représenté 34,9% du marché (+18,4% sur un an). Les automobiles à essence commencent à prendre le chemin glissant déjà emprunté par le diesel: elles ont accusé une forte baisse au mois de janvier (-18,9%), notamment en France et en Allemagne.
L’Allemagne a bien connu une contraction de son PIB au dernier trimestre 2024 ponctuant une deuxième année de récession pour le pays en transition politique après la victoire des conservateurs aux législatives. Entre octobre et décembre, le Produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,2%, a indiqué l’institut de statistique Destatis, confirmant sa première estimation de janvier.
Après une ouverture en repli de 0,26%, le SMI s’est repris dans les tous premiers échanges, passant au vert, avant de rechuter un bref instant. Vers 10h45, l’indice phare progressait de 0,33% à 12.995,91 points. Le SLI s’étoffait lui de tout juste 0,09% à 2110,86 points et l’indicateur élargi SPI 0,19% à 17.177,53 points.
Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index (SLI), la moitié perdait du terrain, l’autre en gagnant. En haut de tableau, l’assureur-vie Swiss Life (+1,1%) avait repris la tête au poids lourd Novartis (+1,0%), le cimentier zougois Holcim (0,9%) se hissant sur la troisième marche du podium provisoire. Alcon (+0,6%), qui dévoilera en soirée ses résultats 2024, était aussi recherché, tout comme la défensive Swisscom (+0,6%).
Les deux autres plus grosses capitalisations du marché helvétique, le bon Roche (+0,1%) et la nominative Nestlé (+0,2%) faisaient un peu moins bien que la moyenne.
SIG Group dégringolait en revanche de 12,7% et héritait de la lanterne rouge. Le fabricant schaffhousois d’emballages alimentaires a certes enregistré en 2024 un chiffre d’affaires en progression de 3% à environ 3,33 milliards d’euros, mais la rentabilité a fléchi, le bénéfice net et le résultat opérationnel Ebitda se contractant de respectivement 3,2 et 2,1%. L’opposition du conseil d’administration à la réélection de Laurens Last semblait aussi inquiéter les investisseurs.
Sur le marché élargi, PSP Swiss Property (-1,9%) était à la peine. Le groupe immobilier zougois a vu ses résultats dopés l’an dernier par un apport plus généreux qu’escompté du jeu des revalorisations. Le bénéfice net s’est envolé de plus de 80% sur un an pour atteindre 374,9 millions. Hors réévaluations, les gains se sont toutefois contractés de près d’un tiers.
Le spécialiste de la sécurisation d’accès Dormakaba (+0,6%) a enregistré comme attendu une envolée de la rentabilité au premier semestre de son exercice décalé 2024-2025, grâce notamment à des coûts de restructuration moins élevés. L’entreprise zurichoise, qui s’est dotée d’un nouveau directeur financier, a très légèrement ajusté ses perspectives.
Le groupe industriel lucernois CPH (-3,7%) a traversé une zone de turbulences en 2024. Tant les recettes que la rentabilité ont fondu, la scission des activités papier ayant pesé sur les résultats.
Le gestionnaire d’actifs Bellevue (-3,2%) a vu ses chiffres clés reculer en 2024, subissant les déboires sur les marchés du secteur de la santé. Les actionnaires devront se contenter d’un dividende de 0,70 franc, contre 1,15 franc l’année précédente. (AWP)