La Bourse suisse conservait ses gains jeudi à l’approche de la mi-journée, l’indice phare SMI affichant une évolution latérale depuis son ouverture en hausse dans le sillage de la clôture en progression de Wall Street la veille. Alors que la saison des résultats se poursuit, les investisseurs se pencheront encore sur les ventes au détail outre-Atlantique.
Ces dernières «devraient nous donner plus d’indications sur l’état de l’économie américaine», observe ainsi dans son commentaire matinal John Plassard, de Mirabaud Banque.
Du côté des premières informations macroéconomiques, la croissance de l’économie japonaise a rebondi de 0,8% au 2e trimestre, comparé au premier, une reprise plus forte que prévu grâce à un net rebond de la consommation.
La Chine a publié une série d’indicateurs économiques jugés décevants, en dépit de récentes mesures du gouvernement pour tenter de relancer la croissance dans la deuxième économie mondiale. Le pays est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, à une confiance morose des ménages et des entreprises, laquelle pénalise la consommation. A cela viennent s’ajouter les tensions géopolitiques avec Washington et l’Union européenne, qui menacent son commerce extérieur.
Le Royaume-Uni a enregistré une croissance de 0,6% au deuxième trimestre conformément aux attentes des analystes, en léger ralentissement comparé au trimestre précédent.
L’économie suisse a quant à elle enregistré au deuxième trimestre une croissance légèrement supérieure à la moyenne, dopée par l’industrie. Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,5% sur trois mois.
Après avoir démarré la séance en hausse de 0,30%, le SMI a maintenu son allure en matinée entre un plus bas de 12.090,39 points et un plus haut de 12.132,59 points. Peu après 10h45, l’indice phare notait 12.103,91 points, soit un gain de 0,27%. Le SLI prenait lui 0,22% à 1958,83 points et l’indicateur élargi SPI 0,21% à 16.092,63 points.
Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index (SLI), neuf perdaient du terrain, les 21 autres en gagnant. Creusant ses pertes, Geberit (-3,9%) conservait la lanterne rouge, les investisseurs sanctionnant la performance semestrielle du spécialiste st-gallois des techniques sanitaires. Ce dernier a certes vu ses revenus et son bénéfice croître au deuxième trimestre 2024, une embellie toutefois insuffisante pour renouer avec la croissance sur les six premiers mois de l’année. Le groupe de Jona continue de faire face à un environnement difficile.
UBS (-0,9%) était aussi à la peine. Le numéro un bancaire helvétique a fait part de la liquidation d’un fonds immobilier de sa filiale Credit Suisse investi à l’international, après le retrait annoncé de nombreux investisseurs. Le véhicule de placement, "Credit Suisse Real Estate Fund International", a récemment subi de fortes baisses de valeur.
Straumann (-0,9%) en faisait de même, alors que Research Partners, Jefferies, Morgan Stanley et Barclays ont relevé leur objectif de cours pour le titre du fabricant bâlois d’implants dentaires après la publication des résultats semestriels qui lui avaient valu un bond de plus de 13% la veille. Lindt (-0,8%), Swisscom (-0,5%), Swatch Group (-0,2%), Schindler (-0,1%) et Sonova (-0,1%) venaient compléter le petit groupe des perdants.
En haut de tableau, Alcon (+1,1%) maintenait son avance, suivi de près par VAT Group (+0,9%). Swiss Re, Sika ou encore le poids lourd Novartis (tous +0,7%) étaient aussi recherchés. Les deux autres plus grosses capitalisations de la cote, le bon Roche (+0,4%) et Nestlé (+0,3%) soutenaient les indices.
Sur le marché élargi, Schlatter modérait quelque peu ses pertes (-1,6%), après avoir cédé plus de 3%. Le fabricant d’équipements de tissage de fil de fer et de soudage a enregistré au premier semestre une baisse généralisée de ses principaux indicateurs, dans un contexte de normalisation de la demande. La rentabilité du groupe a pâti de retards dans des contrats.
La Banque cantonale de Bâle (BKB) (+1,2%) a étoffé son bénéfice net de 6,3% en comparaison annuelle à 80,3 millions de francs, nonobstant les deux baisses de taux d’intérêt appliquées par la Banque nationale suisse (BNS).
La Banque cantonale de Thurgovie (TKB) (+0,4%) n’a pas non plus été épargnée au premier semestre par le contexte de baisse des taux qui a pesé sur la marge d’intérêt. Recettes et rentabilité opérationnelle ont décliné malgré une hausse des volumes.
Le producteur de boîtiers et composants industriels Phoenix Mecano (-0,9%) a vu ses recettes et sa rentabilité reculer au premier semestre en comparaison annuelle. Le chiffre d’affaires s’est étiolé de 5,6% à 386,2 millions d’euros. (AWP)