La Bourse suisse marquait déjà une pause pour la dernière séance de la semaine, après la vive hausse affichée la veille en clôture, le SMI ne parvenant pas à s'extraire de la zone rouge à l'approche de la mi-journée. Alors que la saison des résultats du 1er semestre et 2e trimestre se poursuit, les investisseurs digéraient les nouveaux tours de vis monétaires annoncés mercredi et jeudi par la Réserve fédérale (Fed) américaine et la Banque centrale européenne (BCE), respectivement.
L'attitude un peu moins accommodante de la Banque centrale japonaise pesait aussi sur les indices. La Banque du Japon (BoJ) a décidé vendredi de rendre plus flexible son contrôle de la courbe des rendements obligataires japonais à dix ans. «Dans un message un peu compliqué, la BoJ a maintenu son objectif pour les emprunts (d'Etat japonais, ndlr) à 10 ans à 0%, mais a élargi la fourchette de 0,5% à +1%», notent les analystes de la Deutsche Bank. Cela signifie que l'institution tolérera des taux d'intérêt un peu plus élevés que par le passé.
La banque centrale du pays du Soleil levant est sous pression depuis l'an dernier pour mettre fin à sa politique monétaire ultra-accommodante, devant la poussée inflationniste mondiale qui touche aussi le Japon et les vifs resserrements monétaires menés aux Etats-Unis et en Europe.
Du côté des autres informations macroéconomiques, la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la France a atteint 0,5% au deuxième trimestre, bien plus que prévu. La progression reflète la bonne tenue des exportations, tandis que la consommation des ménages est restée en berne. Mais leurs dépenses en biens de consommation ont progressé de 0,9% en juin sur un mois. Toujours outre-Jura, la hausse des prix à la consommation a une nouvelle fois ralenti en juillet, s'établissant à 4,3% sur un an après avoir atteint 4,5% en juin et plus de 6% en début d'année.
L'Allemagne est pour sa part tout juste parvenue à sortir de la récession d'hiver au deuxième trimestre 2023 avec une stagnation de son Produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre.
En Suisse, après trois mois de baisses consécutives, le baromètre conjoncturel du KOF a augmenté de 1,5 point d'indice en juillet, à 92,2 points, après 90,7 points en juin. Les chiffres d'affaires du commerce de détail en Suisse, ajustés des jours ouvrables et fériés, ont progressé sur un an de 3,7% en juin en termes nominaux.
Après avoir démarré sur un repli de 0,41%, le SMI réduisait ses pertes dans les premiers échanges remontant jusqu'à un plus haut de la matinée après une demi-heure de négoce à 11.364,99 points, avant de fléchir à nouveau pour céder vers 10h55 0,3% à 11.338,88 points. Le SLI lâchait en parallèle 0,46% à 1791,57 points et l'indicateur élargi SPI 0,36% à 14.950,72 points. Parmi les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index, seules six gagnaient du terrain, les 24 autres en perdant.
En haut de tableau, ams-Osram décollait de 11,6%. Le fabricant de semi-conducteurs autrichien a vu son chiffre d'affaires reculer au deuxième trimestre, mais a renoué avec les bénéfices au niveau du résultat net. La direction du groupe austro-allemand a détaillé ses perspectives pour la suite, annonçant jeudi soir une importante restructuration de ses activités.
Les financières tenaient bon, UBS (+1,1%) s'installant sur la 2e marche du podium provisoire, devant Swiss Re (+0,7%), Zurich Insurance (+0,3%) et Swiss Life (+0,2%). Du côté des poids lourds de la cote, seul Novartis (+0,4%) rejoignait le camp des gagnants. Le bon Roche (-0,2%) et la nominative Nestlé (-0,30%) reculaient en revanche, le numéro un mondial de l'alimentation ayant toutefois engrangé la veille de solides gains, après avoir fait état d'une bonne performance à la mi-parcours.
En bas de tableau, Kühne + Nagel (-2,9%) conservait la lanterne rouge, quand bien même Vontobel a relevé l'objectif de cours du titre du géant schwytzois des transports et de la logistique. Logitech (-2,7%) et VAT Group (-2,4%) était aussi en grande souffrance, derrière Sonova (-1,7%), Straumann (-1,7%) et Sika (-1,6%), le chimiste zougois de la construction ayant fait part du renforcement de ses capacités de production de son usine de fibre à Chattanooga dans l'Etat américain du Tennessee.
Sur le marché élargi, GAM gagnait près de 2%. Le gestionnaire d'actifs a avancé l'assemblée générale extraordinaire censée initialement se tenir le 25 août au 18 août. L'annonce coïncide avec celle du prolongement de l'offre publique d'achat (OPA) de son homologue britannique Liontrust jusqu'au 4 août.
Clariant progressait de 1,5%, après avoir peiné tant au 2e trimestre qu'au cours des six premiers mois. D'avril à juin, les ventes du chimiste de spécialités bâlois ont reculé de 17% à 1,08 milliard de francs, soit un déclin de 7% en monnaies locales.
Forbo se reprenait quelque peu, tout en abandonnant quand même 1,9%, alors que le fabricant de revêtements de sols, de colles de construction et de courroies de transmission ou de transport n'a pas échappé sur les six premiers mois de l'année à la contraction attendue de ses activités. L'industriel zougois compte néanmoins toujours redresser la barre d'ici la fin de l'année.
Comet (-2,7%) était aussi à la peine, le fabricant fribourgeois de modules à rayon X et de condensateurs à vide ayant subi une lourde chute au premier semestre, affecté par le ralentissement d'activité dans le domaine des semi-conducteurs. Face à ces difficultés, le groupe a ajusté à la baisse ses prévisions pour l'année en cours.
Le concepteur de dispositifs chirurgicaux orthopédiques Medacta (+0,3%) a poursuivi son essor au premier semestre sur le même rythme que l'an dernier. (AWP)