Les velléités de rebond à l'ouverture de la Bourse suisse avaient vécu avant même la mi-journée. Les indices de la place zurichoise se paraient tous trois de rouge, s'alignant désormais sur la clôture négative de Wall Street lundi soir.
Les craintes de récessions à l'origine de la débandade généralisée des places mondiales depuis vendredi dernier paraissent toutefois «exagérées» pour les experts d'UBS.
«Il faut se garder de surinterpréter des données isolées. La faiblesse des statistiques de l'emploi de juillet pourrait être attribuable en partie à l'ouragan Beryl. 436.000 personnes ont en effet déclaré être dans l'incapacité de travailler en raison des conditions météorologiques, contre une moyenne de 33'000 pour le mois de juillet depuis 2000,» explique Mark Haefele, en charge de l'investissement pour la gestion de fortune du groupe aux trois clés.
Sur le front conjoncturel helvétique, le taux de chômage s'est maintenu à 2,3% au mois de juillet, quand les chiffres d'affaires dans le commerce de détail ont emprunté le chemin de la cave en juin.
La saison des résultats intermédiaires se poursuivait, avec notamment Adecco, Galenica ou encore Oerlikon.
A 10h45, le Swiss Market Index (SMI) concédait 0,28% à 11.511,39 points, s'éloignant d'avantage de la barre symbolique des 12.000 points abandonnée vendredi. Le Swiss Leader Index (SLI) égarait 0,13% à 1864,42 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,04% à 15'370,92 points. Une courte majorité des trente principales cotations évoluaient désormais en terrain négatif.
Le gestionnaire de marques de luxe Richemont (-1,7%) avait délesté Novartis (-0,5%) de la lanterne rouge. L'autre béhémoth pharmaceutique Roche (bon -1,0%) ou encore le paquebot alimentaire Nestlé (-0,3%) n'en menaient pas large non plus.
L'équipementier de l'audition Sonova (+4,8%) occupait l'autre extrémité du classement. La medtech rhénane a annoncé le lancement de deux nouvelles gammes de produits, dont la toute première reposant sur une intelligence artificielle pour atténuer le bruit ambiant. Le spécialiste des implants dentaires Straumann et le réassureur Swiss Re (+1,4% chacun) se disputaient la seconde marche du podium provisoire.
Sur le marché élargi, le grossiste en produits de santé et exploitant de pharmacies Galenica (-3,6%) restait sous pression, n'étant pas parvenu à combler les attentes des marchés sur les six premiers mois de l'année. Le géant du travail temporaire Adecco (+2,3%) faisait fi de la contraction de ses recettes comme de son bénéfice entre avril et fin juin.
Le conglomérat industriel Oerlikon (+9,7%) a limité les dégâts au deuxième trimestre et assure progresser dans son projet d'externalisation de la division Polymer Processing.
Le groupe bancaire Valartis (+1,9%) assure avoir renoué avec la rentabilité dès le premier semestre de l'année en cours.
Le fournisseur de solutions de communication en milieu hospitalier Ascom (-5,0%) faisait office de voiture balais, après avoir ravalé ses ambitions annuelles de croissance à mi-parcours. (AWP)