Après une bonne entrée en matière, la Bourse suisse peinait à s’affirmer jeudi à l’approche de la mi-journée. Alors que les investisseurs attendent la publication dans l’après-midi des chiffres de l’inflation américaine (CPI) de septembre.
Un renchérissement supérieur aux attentes outre-Atlantique pourrait convaincre la Réserve fédérale (Fed) de remonter ses taux d’intérêt dans moins de trois semaines. Un mouvement que les Minutes de la banque centrale américaine laissent entrevoir.
«Une majorité de décideurs de la Fed a estimé qu’une nouvelle augmentation du taux des fonds fédéraux lors d’une prochaine réunion serait probablement appropriée, tandis que certains ont jugé qu’aucune autre augmentation ne serait justifiée, selon le rapport de septembre 2023», observe John Plassard, de Mirabaud Banque. Cependant, tous ont convenu que la politique devrait rester restrictive pendant un certain temps jusqu’à ce que l’inflation redescende durablement à 2%.
Sur le front macroéconomique, l’activité au Royaume-Uni a légèrement rebondi en août avec une augmentation de 0,2% du produit intérieur brut (PIB) tirée par les services. Les économistes jugent cependant que le risque d’une récession n’est pas encore écarté.
Après avoir ouvert en hausse de 0,23%, le SMI notait à 10h40 à 11.042,59 points, soit un infime repli de 0,05%, reflet notamment de l’accès de faiblesse de deux de ses trois poids lourds. Le SLI se montrait moins hésitant, prenant 0,38% à 1727,36 points, tandis que l’indicateur élargi SPI s’appréciait de 0,11% à 14.452,06 points.
Sur les trente valeurs constitutives Swiss Leader Index, huit perdaient du terrain, dont les deux poids lourds Nestlé (-0,3%) et surtout Novartis (-1,0%), les 22 autres en gagnant. Autre capitalisation phare du marché, le bon Roche progressait lui de 0,3%.
En haut de tableau, VAT Group (+3,8%) s’échappait seul en tête, devant le nouveau venu Sandoz Group (+3,4%) et Givaudan (+1,6%). Le fabricant st-gallois de soupapes à vide a connu un troisième trimestre poussif, enregistrant un fort recul de ses entrées de commandes et de ses recettes. Le chiffre d’affaires a plongé de 31% sur un an à 305,5 millions de francs. Les entrées de commandes ont elles diminué de près de moitié (-48%) à 312,2 millions.
Givaudan a pour sa part accentué son retrait sur neuf mois. Le géant genevois des arômes et parfums a vu ses revenus poursuivre entre juillet et fin septembre l’érosion déjà constatée sur les six premiers mois de l’année. Le phénomène s’est même accéléré, poussant la contraction sur les neuf premiers mois de l’année à 3,5% - contre 3,2% à mi-parcours - pour un chiffre d’affaires de 5,27 milliards de francs.
A la peine mercredi dans un contexte de douche froide pour les valeurs du luxe suite à la publication des résultats du leader mondial LVMH, Richemont (+0,4%) tentait une reprise, alors que son concurrent biennois dans l’horlogerie Swatch Group (-0,3%) calait dans cette entreprise.
Daniel Borel, fondateur du fabricant vaudois de périphériques informatiques Logitech (+1,5%) et actionnaire à hauteur de 1,5% du capital, demande à Wendy Becker, la présidente du conseil d’administration, de quitter ses fonctions avant le 31 mars 2024. «Une transition est nécessaire sans ego pour le prochain exercice au plus tard», a déclaré mercredi M. Borel dans les colonnes du journal «Le Temps».
Sur le marché élargi, Kuros décollait de 13,3%. Le concepteur de substituts osseux a plus que doublé son chiffre d’affaires sur les neuf premiers mois de l’année, grâce au bond des ventes (+150% sur un an) de la gamme MagnetOs. Le groupe zurichois va par ailleurs changer de directeur général.
En revanche, Bossard (-0,2%) fléchissait. Le spécialiste des vis et autres dispositifs de fixation a continué de voir la demande se tasser au troisième trimestre, alors que la dynamique s’est affaiblie en Europe et en Asie. Entre juillet et septembre, les ventes se sont repliées de 14,3% à 249,8 millions de francs. Le consensus d’analystes consultés par AWP ciblait de son côté des ventes de 268,5 millions. (AWP)