La Bourse suisse était solidement ancrée dans le rouge mardi. A l'approche de la mi-journée, le SMI des valeurs vedettes peinait à défendre la marque symbolique des 12.400 points, plombé par les craintes inflationnistes, après un avertissement de la Maison Blanche qui anticipe un nouveau pic d'inflation aux Etats-Unis en mars.
Cette dernière est attendue à un niveau "extraordinairement élevé", en raison de la flambée des prix liée à la guerre en Ukraine. De nombreux économistes prévoient un indice des prix à la consommation (CPI) en hausse de 8,5% sur un an, un plus haut depuis 1981, après 7,9% en février.
"La montée des rendements obligataires est la continuation de toutes les inquiétudes dont nous parlons depuis des semaines, l'inflation, l'inflation, l'inflation", a expliqué Karl Haeling de LBBW. Les taux des bons du Trésor américain à 10 ans ont atteint leur plus haut niveau depuis janvier 2019 à 2,78%.
"La publication de l'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis aujourd'hui va être encore un difficile rappel que le pic d'inflation n'est pas passé", abondent les experts de Saxo Banque.
A 10h50, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 0,83% à 12.424,56 points, juste en dessous de son plus haut du jour, le Swiss Leader Index (SLI) de 0,51% à 1922,72 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,54% à 15.902,45 points. Sur les 30 principales cotations, 18 cédaient du terrain et 12 en gagnaient.
Derrière Kuehne+Nagel (+1,9%), Straumann, Sonova et Partners Group (+1,5% chacun) ferraillaient pour la deuxième place. Goldman Sachs a repris la couverture du gestionnaire d'actifs zougois avec une recommandation d'achat assortie d'un objectif de cours à 1630 francs.
Sika (+0,03%) a fait état d'un bond de près d'un quart de ses ventes sur les trois premiers mois de l'année, portées par une croissance à deux chiffres dans l'ensemble des régions. Les perspectives pour 2022 et au-delà ont été confirmées.
Givaudan (-0,9%) a dégagé au premier trimestre des revenus record de 1,78 milliard de francs, en hausse de 6,4% en l'espace d'un an, une progression qui reflète notamment le relèvement des prix nécessités par l'augmentation des coûts.
Dans le camp des poids lourds, les pharmas Roche (-1,8%) et Novartis (-1,3%) n'étaient d'aucun secours, alors que le troisième mastodonte Nestlé (-0,2%) freinait le recul du marché.
Novartis a présenté de premières données cliniques pour son candidat JDQ443 dans le traitement de patients atteints de cancer du poumon non petites cellules (NSCLC) au stade avancé.
Roche a vu son objectif de cours raboté par Goldman Sachs, qui a confirmé sa recommandation d'achat du bon de jouissance. L'analyste souligne que le groupe devrait présenter des données sur une douzaine d'études de phase III avancée, dont des indications importantes comme la maladie d'Alzheimer.
Lanterne rouge du classement, UBS (-2,9% ou 51 centimes) pouvait se prévaloir d'un traitement hors dividende de 0,50 dollar, contrairement à Credit Suisse (-1,2%) et Swiss Re (-1,4%).
Sur le marché élargi, la société de participations BB Biotech (-0,2%) a clôturé son programme de rachat d'actions lancé trois ans plus tôt sans avoir racheté le moindre de ses titres, à l'instar de ce qu'elle avait déjà fait en 2019, et en a relancé un nouveau.
Inficon (-0,1%) a annoncé la nomination d'Oliver Wyrsch à sa tête. Le responsable des affaires américaine du groupe succédera début 2023 à Lukas Winkler, en poste depuis 2004.
Blackstone Resources plongeait de près de 20,8% après le signalement de manipulations de marché émanant de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma).
Valora (-3,7% ou 6,40 francs) SIG Combibloc (-3,4% ou 78 centimes), Allreal (-4,8% ou -10,10 francs), TX Group (-5,2% ou 8,00 francs) et Plazza (-1,4% ou 5,00 francs) étaient traités hors dividende ce mardi. (AWP)