La Bourse suisse a entamé la séance de mardi en repli, le tassement, à mettre notamment sur le compte des poids lourds Novartis et Roche, se révélant toutefois modéré au regard du plongeon subi la veille par Wall Street. Alors que la saison des résultats se poursuit, les investisseurs s’inquiètent de l’économie américaine, les décisions du président Donald Trump se révélant erratiques, à tout le moins en matière de taxes douanières.
La veille, Wall Street a subi un véritable «sell-off (...) qui a vu le Nasdaq baisser de la manière la plus importante depuis 2022 avec plus de 1000 milliards de capitalisation boursière partis en fumée», observe John Plassard de Mirabaud Banque. Inquiets quant à l’évolution de la première économie mondiale, les investisseurs s’interrogent après des commentaires confus du locataire de la Maison-Blanche.
L’expert rappelle que «Donald Trump a dit tout et son contraire ce week-end». Le président américain a refusé d’exclure une récession, reconnaissant les risques économiques, mais insistant sur le fait que cela fait partie d’une «période de transition» pendant laquelle les Etats-Unis ramènent la richesse. Il a minimisé les inquiétudes des entreprises, rejetant leurs demandes de clarté sur les droits de douane.
Ce mardi, après avoir digéré une nouvelle série de résultats d’entreprises, les investisseurs se pencheront avec une grande attention sur rapport de l’emploi américain Jolts.
Après avoir démarré en repli de 0,42%, le SMI creusait légèrement ses pertes dans les tout premiers échanges, notant peu avant 09h15 à 12.937,79 points, soit un recul de 0,61%. Le SLI cédait pour sa part 0,44% à 2092,35 points et l’indicateur élargi SPI 0,15% à 17.117,44.
Parmi les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index, dix gagnaient du terrain, les vingt autres en perdant. Deux des trois plus grosses capitalisations du marché helvétique, à savoir les géants bâlois Novartis (-3,2%) et Roche (-1,0%) pesaient fortement sur la performance. Perdant 3,35 francs, la nominative Novartis était traité hors dividende de 3,50 francs par action.
Condamnée lundi à Paris à une amende de 75.000 euros (71.410 francs), la peine maximale encourue, pour harcèlement moral par sa filiale française de deux lanceurs d’alerte qui avaient dénoncé le système d’évasion fiscale organisé par l’établissement bancaire, UBS (-1,2%) était aussi à la peine. Le numéro deux mondial de la réassurance Swiss Re lâchait pour sa part 1,1%.
En haut de tableau, la défensive Swisscom (+1,2%) était à la lutte avec Partners Group (+1,1%) pour la tête du classement. Le gestionnaire zougois d’actifs a enregistré une croissance à deux chiffres tant de ses recettes que de son bénéfice net l’année dernière. Les actionnaires verront leur dividende relevé de trois francs.
Autre valeur phare du marché helvétique, la nominative Nestlé (+0,3%) se situait, elle, du bon côté de la barre.
Sur le marché élargi, BKW plongeait de près de 11%. Si l’énergéticien bernois a poursuivi sa croissance en 2024, portée par les trois segments d’activités, la prévision d’un Ebit en baisse cette année semblait affecter les investisseurs. Il en allait de même pour Komax (-9,5%), le fabricant lucernois de machines de production de câbles ayant plongé dans le rouge l’an dernier, plombé par la faiblesse de l’industrie automobile en Europe.
Polypeptide abandonnait 6,4% et Huber+Suhner 5%, après avoir publié leur performance 2024. Galderma chutait de 5,5%, un important actionnaire du spécialiste des soins de la peau ayant cédé une partie de ses actions. Ayant aussi publié ses résultats 2024, Galenica bondissait en revanche de 5,4%. (AWP)