Malgré le manque d’impulsions, notamment celle venue de Wall Street, les places américaines étant restées fermées lundi en raison d’un jour férié aux Etats-Unis, la Bourse suisse a entamé la séance de mardi en légère hausse. Alors que la saison des résultats du premier trimestre touche à sa fin, les investisseurs attendent la publication de l’inflation en Europe et aux Etats-Unis en fin de semaine.
Au niveau monétaire, selon une interview de l’économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE), Philip Lane dans le FT, l’institution monétaire européenne est en bonne voie pour commencer à réduire ses taux d’intérêt le mois prochain, mais devra maintenir sa politique restrictive jusqu’en 2024, note dans son commentaire John Plassard, de Mirabaud Banque.
Les investisseurs parient fortement sur le fait que la BCE abaissera son taux de dépôt de référence d’un quart de point de pourcentage par rapport à son niveau record de 4% lors de la réunion de la semaine prochaine, après que l’inflation de la zone euro est tombée près de l’objectif de 2% de la banque. Les banques centrales suisse, suédoise, tchèque et hongroise ont déjà réduit le coût des emprunts cette année en réponse à la baisse de l’inflation.
Toutefois, parmi les principales économies mondiales, la Fed et la Banque d’Angleterre ne devraient pas réduire leurs taux avant l’été et la Banque du Japon est considérée comme plus susceptible de continuer à les augmenter. Les étapes suivantes sont moins claires pour la BCE, les marchés s’attendant à ce que les décideurs politiques fassent une pause en juillet et reprennent les réductions en septembre.
Ce mardi, les investisseurs se focaliseront sur les commentaires de plusieurs membres de la Réserve fédérale américaine (Fed) ainsi que sur les prix de l’immobilier aux États-Unis en mars.
A la Bourse suisse, le SMI, après avoir ouvert en hausse de 0,19%, parvenait de justesse à se maintenir en zone verte dans les tous premiers échanges, notant peu avant 10h15 à 11.967,45 points, soit une infime progression de 0,05%. Le SLI grappillait tout juste 0,1% à 1964,39 points, alors que l’indicateur élargi SPI gagnait 0,04% à 15.979,83 points.
Sur les trente valeurs constitutives de l’indice Swiss Leader Index, douze perdaient du terrain les dix-huit autres en gagnant. Les trois poids lourds de la cote affichaient des évolutions contrastées. Novartis (-0,4%) et Nestlé (-0,06%) se situant dans le camp des perdants, alors que le bon Roche (+0,3%) rejoignait celui de gagnants du début de séance. Mais l’action au porteur du géant pharma bâlois cédait toutefois 0,6%.
La lanterne rouge revenait cependant à Logitech (-0,7%), derrière Julius Baer (-0,5%) et VAT Group (-0,5%).
En haut de tableau, le bon de participation Lindt décollait de 1,1%, devant Givaudan (+1,1%), le fabricant genevois d’arômes et parfums bénéficiant du relèvement de l’objectif de cours par Deutsche Bank, alors que Swatch Group (+0,7%) s’installait sur la troisième marche du podium provisoire.
Du côté du marché élargi, Feintool s’étoffait de 1,4%. Le constructeur bernois de presses et machines de découpage de métaux a annoncé revoir son organisation pour ses activités de découpage en Europe. La direction l’explique par un environnement de marché difficile dans le secteur automobile. La charge de restructuration, celle-ci touchant 70 des 200 salariés du site de Lyss, est estimée entre 10 et 12 millions de francs en 2024.
EFG International (+1,1%) est parvenu à augmenter ses afflux de liquidités et les avoirs sous gestion sur les quatre premiers mois de l’année, le gestionnaire de fortune zurichois profitant notamment de l’embauche de nouveaux conseillers clientèle. Aucune information n’a cependant filtré sur une éventuelle offre de reprise par le concurrent Julius Baer.
Dottikon ES (-0,2%) se reprenait nettement après avoir cédé plus de 3% à l’ouverture.
Traité hors dividende de 6,30 francs, le titre de l’assureur Helvetia plongeait de 4,8% ou 6,20 francs. Le chimiste de spécialités a vu sa rentabilité se replier l’année dernière, notamment en raison d’une augmentation des coûts. Alors que les actionnaires devront se passer de dividende, le groupe argovien s’attend à une accélération d’activité sur le nouvel exercice. (AWP)