La Bourse suisse a comme anticipé entamé la séance de mercredi en progression, dans le sillage de la clôture en vive hausse de Wall Street la veille. Les investisseurs, qui examineront encore quelques résultats du 3e trimestre, affichent leur soulagement face au repli de l’inflation aux Etats-Unis, lequel parle en défaveur d’un nouveau resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed).
Mardi soir, Wall Street a véritablement été dopé par la publication d’une «inflation (américaine) en baisse qui ne laisse plus aucune chance à une nouvelle hausse des taux de la Fed avant la fin de l’année», observe John Plassard, de Mirabaud Banque. Les paris concernent désormais le prochain pivot de l’institution monétaire américaine, poursuit l’expert.
Les principaux indices américains ont ainsi achevé la séance en vive hausse dans le sillage du ralentissement du taux d’inflation annuel aux États-Unis à 3,2% en octobre 2023, contre 3,7% en septembre et en août, alors que les économistes anticipaient un taux de 3,3%.
Du côté des premières informations macroéconomiques, l’économie japonaise a reculé plus fortement que prévu au troisième trimestre. Après deux trimestres de croissance, le produit intérieur brut (PIB) nippon s’est contracté de 0,5% par rapport au trimestre précédent, en données réelles et ajustées des variations saisonnières, alors que les économistes du consensus de l’agence Bloomberg tablaient sur un mini-repli de 0,1%.
L’inflation a fortement reculé en octobre au Royaume-Uni à 4,6% sur un an, contre 6,7% le mois précédent, davantage que les attentes de la Banque d’Angleterre. Le taux de chômage a enregistré une hausse au troisième trimestre, à 7,4% de la population active en France (hors Mayotte), contre 7,2 au deuxième trimestre,
Ce mercredi, les investisseurs se pencheront encore sur les ventes au détail pour le même mois aux États-Unis.
Après avoir démarré la séance en progression de 0,16%, le SMI maintenait ses gains à bas niveau dans les premiers échanges, notant peu après 09h15 à 10.728,91 points, soit une hausse de 0,12%. Le SLI gagnait lui 0,21% à 1701,53 points, alors que l’indicateur élargi SPI grappillait 0,13% à 14.115,77 points.
Parmi les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index, sept perdaient du terrain, les 23 autres en gagnaient. Alcon (-6,7%) héritait de la lanterne rouge, loin derrière Swiss Re (-0,4%), Holcim (-0,3%) et le poids lourd Novartis (-0,3%).
Le producteur de consommables et de dispositifs chirurgicaux ophtalmiques Alcon n’a pas ralenti la cadence au troisième trimestre, enregistrant des ventes et une rentabilité en hausse. Mais la direction a quelque peu ajusté ses objectifs financiers pour l’ensemble de l’année. Les revenus ont crû de 8% sur un an à 2,3 milliards de dollars, alors que le bénéfice par action a bondi de 32% à 0,66 dollar.
Holcim a pour sa part annoncé se désengager en partie de ses activités en Ouganda et en Tanzanie. Le géant zougois du ciment et autres matériaux de construction cède sa filiale ougandaise Hima Cement à Sarrai Group pour un montant de 120 millions de dollars. Par ailleurs Holcim vend 65% de sa participation dans le tanzanien Mbeya Cement Company à Amsons Group, sans dévoiler de montant.
Les deux autres plus grosses capitalisations du marché, Roche et Nestlé prenaient quant à elles chacune 0,6%. Le géant pharmaceutique bâlois et son partenaire américain Alnylam ont fait état mardi soir de données positives d’une étude de phase II avec le candidat zilebesiran destiné à réduire la pression sanguine. Le critère primaire d’évaluation a été atteint dans le cadre de l’étude Kardia-1, après un traitement de trois mois. Le groupe rhénan a aussi obtenu le feu vert de l’Institut suisse des produits thérapeutiques Swissmedic à la commercialisation du médicament Columvi (glofitamab) comme traitement du lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB), la forme la plus courante du lymphome agressif.
Plus haut dans le classement, Sandoz (+2,3%) s’échappait en tête devant Swatch Group (+1,7%) et UBS (+1,4%). La Cour de cassation, au sommet de l’ordre judiciaire français, rend mercredi sa décision et le numéro un bancaire helvétique saura si un nouveau procès pourra avoir lieu, après sa condamnation en appel en 2021 pour blanchiment aggravé de fraude fiscale et démarchage bancaire illégal outre-Jura.
Concurrent de l’horloger biennois dans le luxe, Richemont (+1,2%) s’étoffait aussi généreusement, tout comme Partners Group (+1,3%) ainsi que Sika, Lonza, Julius Bär et Kühne + Nagel, tous prenant plus de 1%.
Sur le marché élargi, Softwareone grappillait 0,3%. Le fournisseur de services informatiques a vu son chiffre d’affaires progresser tout comme sa rentabilité au cours du troisième trimestre notamment grâce à une importante économie. L’entreprise nidwaldienne modère toutefois ses ambitions de croissance pour l’année en cours, sans modifier ses objectifs à moyen terme.
Ypsomed bondissait de 2,7%. Le producteur bernois de dispositifs d’injection et de gestion du diabète a plus que comblé sur les six premiers mois de son exercice décalé 2023/24 le manque à gagner résultant d’une cession d’activités outre-Rhin fin 2022, faisait au passage exploser sa rentabilité. La direction reconduit dans la foulée ses ambitions pour l’ensemble de l’année.
U-Blox (+1,0%) progressait aussi. Le fabricant de puces de géolocalisation et de communication sans fil a un nouvel actionnaire de référence. Spectrum Entrepreneurial Ownership (SEO), qui a commencé à étoffer sa participation «il y a quelque temps», a franchi mardi le seuil des 5%, devenant ainsi le principal détenteur d’actions de la holding basée à Thalwil.
Wisekey décollait de près de 10%, le groupe technologique ayant revu à la hausse ses attentes en termes de chiffres d’affaires pour l’exercice en cours. Le groupe genevois prévoit ainsi de générer un chiffre d’affaires de plus de 30 millions de dollars, ce qui représenterait une amélioration de plus de 25% en comparaison annuelle. Lors de la publication de ses chiffres sur 9 mois l’entreprise visait encore un bond de plus de 20% pour 2023. (AWP)