La Bourse de Zurich a ouvert dans le rouge mardi, à la suite d’un week-end prolongé aux Etats-Unis. Les investisseurs restent à l’affût de déclarations des responsables des banques centrales et tentent de deviner laquelle sera la première à desserrer sa politique monétaire.
Les principaux indices européens dont le SMI ont terminé en baisse hier, en l’absence d’impulsions en provenance d’outre-Atlantique. La séance a été marquée par un commentaire «hawkish» de Robert Holzmann, de la Banque centrale européenne (BCE), et par une nouvelle déception macroéconomique outre-Rhin, résume dans son commentaire matinal John Plassard, de Mirabaud Banque.
L’économie allemande s’est en effet contractée de 0,3% en 2023, après une expansion de 1,8% en 2022, révisée à la baisse, ce qui est conforme aux attentes du marché. «Ces chiffres confirment malheureusement ce que nous pensons de la croissance de la première économie européenne, c’est-à-dire qu’elle fait face à des vents contraires économiques, monétaires, géopolitiques et politiques», note l’économiste.
«J’ai le sentiment que le premier trimestre de cette année sera marqué par la prise de conscience qu’il est trop tôt pour que les banques centrales réduisent les taux d’intérêt, à moins que quelque chose de vraiment grave ne se produise», écrit de son côté Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote.
En Suisse, les nuitées hôtelières ont continué d’augmenter en novembre. Pour le mois passé en revue, l’hôtellerie suisse enregistre une hausse de 6,8% sur un an, indique l’Office fédéral de la statistique. Ce chiffre ressort légèrement inférieur aux premières estimations de 7,3% publiées le mois dernier.
En Allemagne, l’inflation est bien repartie à la hausse en décembre, à 3,7%, mettant fin à plusieurs mois de baisse d’affilée, en raison d’un rebond des prix de l’énergie, selon des chiffres définitifs.
La journée sera encore rythmée notamment par les statistiques de l’inflation au Canada en décembre et du chômage en Grande-Bretagne en novembre.
A 9h10, l’indice SMI reculait de 0,51% à 11.150,59 points. Le SLI cédait 0,50% à 1760,13 points et le SPI 0,34% à 14.544,46 points.
Sur les 30 titres du SMI, seuls cinq prenaient de l’altitude, alors que 25 évoluaient dans le rouge.
Lindt & Sprüngli (+5,4%) caracolait en tête, très loin devant les autres. Le chocolatier industriel n’a pas relâché la cadence l’année dernière, malgré une conjoncture difficile marquée par la flambée de l’inflation et les tensions géopolitiques, parvenant à améliorer ses ventes. Le groupe de Kilchberg mise également sur une poursuite de la croissance en 2024.
Sandoz (+1,7%) tenait l’argent. Citigroup a entamé le suivi avec la recommandation «buy». La très volatile SIG Group (+0,7%) occupait la troisième marche du podium.
A l’opposé, Lonza (-2,1%) fermait la marche, en dépit d’un relèvement d’objectif de cours de Jefferies qui est monté à 440 francs, contre 400 francs jusque-là.
Les financières Partners Group (-1,8%) et Julius Bär (-1,3%) figuraient également dans le bas du classement.
Du côté des poids lourds, Nestlé prenait 0,1% quand Novartis reculait de 0,02%. Roche (bon -1,0%, porteur - 1,3%) était pénalisé par un commentaire négatif de Morgan Stanley qui a abaissé sa recommandation à «underweight». L’agenda du géant pharmaceutique rhénan manque de catalyseurs susceptibles de renverser la tendance pour 2024, a déploré un analyste.
Sur le marché élargi, Docmorris (+3,2%) a relevé la tête en fin d’année dernière et compte sur l’adoption outre-Rhin de la prescription électronique pour déployer enfin pleinement son modèle d’affaires dès les premiers mois de 2024. Les recettes ont rebondi entre octobre et fin décembre sur un an de 10,8% pour représenter 280,50 millions de francs, réalisées pour l’essentiel sur le marché allemand.
Enfin Flughafen Zürich (-0,8%) a vu passer 28,9 millions de passagers sur le tarmac de Kloten en 2023, soit une progression de presque 30% sur un an. La fréquentation est encore 8% inférieure à celle de 2019, avant la pandémie de Covid-19. (AWP)