Comme attendu, la Bourse suisse a entamé la séance de jeudi sur une note hésitante, dans la foulée de la clôture empreinte de doutes de Wall Street la veille au soir. Les Minutes de la dernière réunion du Comité de politique monétaire (FOMC) de la Réserve fédérale (Fed) américaine ont douché les espoirs des investisseurs qui s'étaient d'abord montrés ravis par les chiffres de l'inflation aux pays de l'Oncle Sam.
Les principaux indices américains ont fini en baisse, après la publication de l'inflation américaine (CPI) et des Minutes de la Fed. Selon les procès-verbaux de la réunion des 21 et 22 mars dernier, les membres du FOMC ont observé que l'inflation restait beaucoup trop élevée et que le marché du travail demeurait tendu et, par conséquent, ils ont anticipé qu'un raffermissement supplémentaire de la politique monétaire pourrait être approprié pour atteindre une position suffisamment restrictive pour ramener l'inflation à 2%, rapporte dans son commentaire matinal John Plassard, de Mirabaud Banque.
Effet du secteur bancaire
De nombreux participants ont cependant noté que les effets probables des récents développements dans le secteur bancaire sur l'activité économique et l'inflation les avaient conduits à revoir à la baisse leurs évaluations de la fourchette cible des taux et que l'effondrement de deux banques régionales ferait probablement basculer l'économie dans la récession dans le courant de l'année. Plusieurs membres ont estimé qu'il était approprié de maintenir les taux d'intérêt inchangés en mars, tandis que d'autres ont indiqué qu'ils auraient envisagé une augmentation de 50 points de base en l'absence des récents développements dans le secteur bancaire.
Du côté des premières informations macro-économiques, les exportations de la Chine ont rebondi en mars dans un contexte de reprise de l'activité dans le pays et malgré un risque de récession à l'étranger. Ce jeudi, les investisseurs se pencheront encore sur les prix à la production aux États-Unis en mars.
Après un démarrage en hausse d'à peine 0,03%, le SMI confortait ses gains dans les tous premiers échanges, affichant vers 09h10 une progression de 0,25% à 11.264,92 points. Le SLI prenait quant à lui 0,31% à 1763,74 points et l'indicateur élargi SPI 0,19% à 14.743,94 points.
Neuf titres dans le rouge
Parmi les 30 titres constitutifs du Swiss Leader Index, seuls neuf s'affichaient dans le rouge, dont deux des trois poids lourds de la cote, à savoir Nestlé (-0,5%) et Novartis (-0,1%). Autre principale capitalisation du marché helvétique, le bon Roche prenait lui 0,3%. En bas de tableau, la lanterne rouge revenait à VAT Group (-0,8%), le spécialiste st-gallois des pompes à vide ayant subi un net repli de ses commandes et revenus après trois mois en 2023.
SGS (-0,8%) pointait à l'avant-dernier rang, derrière Temenos (0,7%), Swiss Re (-0,5%), Nestlé et Swisscom (-0,4%), notamment.
En haut de tableau, Richemont (+3,4%) s'échappait seul en tête, le géant genevois du luxe tirant profit de la solide performance du concurrent français LVMH au 1er trimestre 2023, dévoilée la veille, tout comme Swatch Group (+2,2%). Le numéro un mondial des arômes et parfums Givaudan (+1,6%) grimpait sur la 3e marche du podium, ayant comme attendu fait part d'un léger repli de son chiffre d'affaires entre janvier et fin mars. Sika (+1,1%) et Lonza (+1%) faisaient également bonne figure.
Sur le marché élargi, LM Group (Lastminute.com) décollait de 4,4%, quand bien même l'agrégateur d'offres de voyages est resté dans les chiffres rouges l'année dernière, plombé par l'affaire des subventions Covid indûment perçues.
Du côté des activités opérationnelles, le mouvement de reprise constaté en 2022 s'est cependant poursuivi au premier trimestre de l'exercice en cours.
Leclanché (-1,3%) était à la peine, malgré l'annonce d'un contrat en Croatie.(AWP)
