La Bourse suisse a ouvert dans le rouge vif vendredi, les inquiétudes sur la santé de l’économie américaine prenant le dessus sur les risques d’embrasement au Proche-Orient. Après un jour de repos en raison de la fête nationale helvétique, les investisseurs avaient de nombreuses nouvelles à digérer, notamment le statu quo monétaire de la Fed.
La Bourse de New York a chuté jeudi soir, à la suite d’indicateurs américains qui suscitent de l’inquiétude sur les perspectives de la première économie mondiale.
La banque centrale américaine (Fed) a maintenu mercredi ses taux d’intérêt à leur plus haut niveau depuis 20 ans, mais a ouvert la voie à une baisse en septembre, préoccupée désormais par une hausse du chômage et non plus seulement par l’inflation.
«Jerome Powell n’a pas clairement confirmé qu’il allait baisser les taux en septembre lors de la réunion de mercredi soir», a souligné John Plassard. Pour l’expert de Mirabaud Banque, «les investisseurs s’inquiètent maintenant que la Réserve fédérale américaine manque 'une fenêtre d’opportunité' et ne baisse ses taux 'qu’en septembre' lorsque la situation économique pourrait s’être nettement dégradée».
Selon M. Plassard, «les indices européens devraient ouvrir en baisse ce matin dans le sillage de la clôture de Wall Street» et «d’un trio maléfique» composé de tensions géopolitiques, de doutes sur les politiques monétaires et d’une dégradation économique aux Etats-Unis et en Chine.
Sur le front macroéconomique, l’inflation est restée stable en Suisse au mois de juillet à 1,3% sur un an, conformément aux attentes du marché. Les investisseurs guetteront dans l’après-midi les données sur le taux de chômage le même mois aux Etats-Unis pour tenter d’y déceler toute indication de ralentissement économique.
A 09h06 à la Bourse suisse, l’indice vedette SMI baissait nettement de 1,9% à 12.077,30 points, après avoir clôturé mercredi en hausse de 0,29%. Le SLI chutait de 2,2% à 1955,26 points et le SPI abandonnait 1,55% à 16.103,00 points.
La quasi-totalité des valeurs vedettes a ouvert dans le rouge, à l’exception notable du bon Lindt (+0,7%).
En l’absence de nouvelles d’entreprises parmi les «blue chips», les plus fortes baisses étaient enregistrées par VAT Group (-5,6%), ABB (-4,8%) et UBS (-4,0%).
Le poids lourd Novartis (-1,7%) contribuait à la débandade, alors que Nestlé (-0,1%) et Roche (porteur -0,1%, bon -0,3%) s’en tiraient mieux.
Sika (-2,1%) a annoncé l’acquisition de l’approvisionneur en produits pour la construction en béton Vinaldom dans la République dominicaine. Les contours financiers n’ont pas été précisés.
Sur le marché élargi, également dans le rouge vif, des valeurs technologiques comme AMS Osram (-6,9%) et U-Blox (-3,0%) affichaient de fortes baisses.
Mobimo (stable) a réalisé une solide performance après six mois en 2024. Malgré le repli des revenus des loyers, compensé par un résultat dans les activités de développement, la société immobilière lucernoise a vu son bénéfice net bondir de 91,5% sur un an à 65,6 millions de francs.
SHL (+4,7%) a dévoilé la volonté de son président, Yariv Alroy, de quitter son poste «dans une échéance à court terme».
Le négoce de l’action Spexis sera bel et bien suspendu à partir de ce vendredi et jusqu’à nouvel ordre. L’autorité de recours du régulateur boursier SIX Exchange Regulation (SER) a rejeté, en date du 11 juillet, un recours de Spexis. Au bord du dépôt de bilan, le laboratoire n’a toujours pas publié son rapport annuel 2023. (AWP)