La Bourse suisse a comme attendu entamé la séance de mercredi dans le rouge. Fébriles, les investisseurs se concentreront évidemment ce jour sur l’annonce attendue vers 22 heures d’une nouvelle salve généralisée de droits de douane par le président américain Donald Trump, une journée que l’imprévisible locataire de la Maison Blanche a appelée «journée de la libération».
Toujours outre-Atlantique, Wall Street a terminé sans direction claire mardi, le Dow Jones clôturant proche de l’équilibre (-0,03%), tandis que l’indice Nasdaq a pris 0,87% et l’indice élargi S&P 500 0,38%. Le marché a toutefois évolué en dent de scie durant la séance.
Les données ISM ont confirmé le ralentissement de l’activité manufacturière américaine, l’effondrement des nouvelles commandes, le recul de l’emploi et la forte hausse des prix payés, plus marquée que ne le prévoyaient les analystes. Ces données peu réjouissantes n’ont toutefois pas déclenché une nouvelle chute des actions américaines, observe l’analyse de Swissquote Ipek Ozkardeskaya.
Alors que le front des nouvelles macroéconomiques demeurait vierge, les investisseurs devraient être fixés après la clôture de Wall Street sur les intentions de Donald Trump en matière de droits de douane. Pour patienter, ils auront au préalable examiné le rapport mensuel sur les créations d’emplois dans le secteur privé en mars aux Etats-Unis, ainsi qu’un discours de la gouverneure de la Réserve fédérale (Fed) Adriana Kugler.
L’annonce des tarifs douaniers «réciproques» américains «pourrait donner une nouvelle orientation aux marchés mondiaux, mais il serait naïf de penser que cette journée marquera la fin des manigances tarifaires», anticipe Mme Ozkardeskaya. Il est plus probable qu’elle marque le début d’une nouvelle phase d’incertitude et d’agitation, poursuit l’experte. «Le véritable risque ne réside pas seulement dans les tarifs douaniers eux-mêmes, mais dans la menace constante d’une escalade, de revirements et de représailles».
Du côté de la Bourse suisse, le SMI chutait dans les tout premiers échanges, après avoir entamé la séance sur un repli de 0,38%, notant peu avant 09h10 à 12.591,78 points, soit un recul de 0,75%. Le SLI cédait quant à lui 0,77% à 2028,59 points et l’indicateur élargi SPI 0,70% à 16.794,20 points.
Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index (SLI), seules sept gagnaient du terrain, les 23 autres en perdant. En haut de tableau, la défensive Swisscom prenait les devants, à la faveur d’un petit gain de 0,2%. L’opérateur historique devançait de peu le spécialiste st-gallois des techniques sanitaires Geberit (+0,2%), le géant genevois du luxe Richemont (+0,2% aussi) s’installant sur la 3e marche du podium provisoire.
Le poids lourd Nestlé (+0,1%) tenait aussi le choc, alors que les deux autres plus grosses capitalisations du marché, les pharmas Roche (bon de jouissance -1,8%) et Novartis (-1,4%) tiraient les indices vers le bas.
Schindler (-0,14%) a remporté au Canada un appel d’offres portant sur 20 ascenseurs et 40 escaliers mécaniques. Ces équipements sont destinés à huit stations du métro aérien de Vancouver.
Le conglomérat d’électrotechnique ABB (-0,1%) a vendu à la Ville de Zurich un terrain constructible de quelque 25’500 m2 situé à Oerlikon, en périphérie de la Cité de Zwingli et à proximité de son siège social. L’opération générera un gain opérationnel avant impôts de l’ordre de 120 millions de francs,
Tout en bas de tableau, la lanterne rouge revenait au spécialiste encore genevois de la certification et de l’inspection SGS (-4,8% ou 4,26 francs), le titre étant toutefois traité hors dividende de 3,20 francs. Le sous-traitant pharmaceutique bâlois Lonza (-2,6%) était aussi à la peine, tout comme le fabricant bâlois d’implants dentaires Straumann (-1,8%) et Sandoz Group (-1,6%), les banques JPMorgan et Barclays ayant réduit l’objectif de cours du titre du géant des traitements génériques et biosimilaires.
Sur le marché élargi, la Banque cantonale de Genève (+0,4%) appellera fin avril ses actionnaires à valider un fractionnement de son action dans un rapport d’un pour dix. Sans effet sur le volume de 360 millions de francs de son capital-actions, l’opération doit faire passer la valeur nominale du titre de 50 à 5 francs, avec pour objectif affiché de le rendre accessible à un plus grand nombre d’investisseurs.
L’industriel alimentaire zurichois Orior (-0,5%) est tombé dans les chiffres rouges en 2024, malgré des recettes stables. Un correctif de valeur est notamment en cause. Aucun dividende ne sera proposé aux actionnaires lors de la prochaine assemblée générale. (AWP)