La Bourse suisse modérait ses pertes initiales mardi à l’approche de la mi-journée. Pour attendu qu’il fut, le capotage officiel la veille du gouvernement Scholz en Allemagne venait ajouter encore aux inquiétudes des détenteurs de capitaux.
«L’Europe semble sombrer un pays après l’autre (...), depuis les législatives anticipées de cet été en France, qui ont rendu le pays ingouvernable,» observe Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.
«La concentration des volumes d’échanges à l’approche des fêtes de fin d’année est susceptible de déboucher sur un accès de volatilité de certaines valeurs prises individuellement,» préviennent de leur côté les spécialistes de Raiffeisen.
Sous nos latitudes, les détenteurs de capitaux pourront orienter leurs stratégies de placement à la lueur des conjectures conjoncturelles du centre académique zurichois dédié KOF et du Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco), toutes deux revues à la baisse. Outre-Rhin, le moral des entrepreneurs allemands s’est dégradé en décembre à des niveaux inédits depuis mai 2020, au plus fort de la pandémie de coronavirus.
Figurent encore au programme l’inflation au Canada et les ventes au détail au pays de l’oncle Sam.
La Réserve fédérale étasunienne cristallise toutefois déjà l’essentiel de l’attention, qui doit de l’avis général abaisser une nouvelle fois ses taux directeurs de 25 points de base pour les ramener dans une fourchette de 4,25-4,50%. Les responsables de l’institut d’émission pourraient bien modérer les ardeurs des investisseurs quant à la poursuite d’un allégement du loyer de l’argent.
Peu avant 11 heures, le Swiss Market Index (SMI) cédait encore 0,19% à 11.679,72 points, après avoir lâché plus de 0,5% dans les premiers échanges. Le Swiss Leader Index (SLI) égarait 0,20% à 1934,54 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,21% à 15.548,00 points. Sur les trente plus imposantes valorisations, dix se paraient désormais de vert et 18 restaient en rouge, tandis que Zurich Insurance et ABB se retrouvaient à la croisée des chemins.
Le géant valdo-californien de la souris Logitech (+1,4%) affichait toujours les gains les plus convaincants, surfant visiblement sur l’engouement pour les valeurs technologiques constaté outre-Atlantique.
Suivaient les valeurs du luxe Richemont (+1,1%) et Swatch Group (porteur +1,0%), sans indications particulières.
Le béhémoth alimentaire Nestlé (+0,1%) profitait mollement d’une reprise de couverture par Goldman Sachs sur une recommandation à l’achat.
Sandoz s’enrobait désormais de 0,1%, après avoir ouvert en net recul. Le mastodonte des médicaments génériques et biosimilaires a soldé une plainte collective aux Etats-Unis portant sur des questions de prix, pour 275 millions de dollars. Une provision additionnelle de 265 millions a été constituée pour amortir l’impact d’autres procédures.
Les poids lourds pharmaceutiques Roche (-0,4%) et Novartis (-0,5%) figuraient en revanche du mauvais côté de la barre. La lanterne rouge revenait toujours à Kuehne +Nagel (-1,5%), sans indication particulière.
Sur le marché élargi, la société immobilière Plazza (+2,3%) s’est fendue d’un avertissement positif sur résultats pour l’année qui s’achève. (AWP)