La Bourse suisse a encore perdu du terrain mardi, poursuivant sur la lancée négative de la veille. Le SMI a bien tenté de raccrocher la barre des 11'000 points en milieu de matinée, mais sans lendemain et il a terminé une cinquantaine de points sous ce niveau, s'éloignant cependant de son plus bas du jour en fin d'après-midi.
A New York, Wall Street cédait du terrain en matinée, de plus en plus pessimiste quant à la conjoncture, marquée par un ralentissement économique, des taux obligataires en lévitation et un prix du pétrole très élevé.
Les vendeurs sont aux commandes. Depuis plusieurs semaines, à chaque fois que le marché essaye de repartir de l'avant, il se prend un mur
Adam Sarhan, 50 Park Investments
«Les vendeurs sont aux commandes», a observé Adam Sarhan, de 50 Park Investments. «Depuis plusieurs semaines, à chaque fois que le marché essaye de repartir de l'avant, il se prend un mur.» Pour le gérant, l'humeur du marché s'assombrit à mesure que s'accumulent les éléments de nature à contrarier sa progression, de l'inflation tenace aux signes de décélération de l'économie, en passant par l'escalade des taux obligataires.
Mardi, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans a atteint un nouveau sommet, à 4,56%, une première depuis octobre 2007.
«Le marché s'inquiète de l'effet de taux directeurs (de la banque centrale américaine) élevés pour longtemps sur les emprunteurs et les consommateurs, et entrevoit un freinage» de l'économie américaine, abonde Patrick O'Hare, de Briefing.com, dans une note.
«Les ingrédients sont là pour un nouvel affaissement de Wall Street», a estimé Adam Sarhan. «Pendant ce temps, les partisans de la hausse se demandent d'où vont venir les bonnes nouvelles, quel sera le prochain catalyseur.»
Le SMI a reculé de 0,55% à 10.953,70 points, plus bas à 10.918,17 et plus haut à 11.004,73. Le SLI a cédé 0,72% à 1709 points et le SPI 0,69% à 14.349,29 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 20 ont reculé, 9 avancé et Zurich a fini stable.
Le podium du jour se compose de Swisscom (+0,7%), Sonova (+0,6%) et Novartis (+0,5%).
Le géant pharmaceutique a annoncé que Sandoz, sa filiale dévouée aux biosimilaires, en voie d'émancipation, a décroché auprès du gendarme sanitaire européen une homologation pour la version biosimilaire Tyruko du natalizumab contre la sclérose en plaques, mise au point par le polonais Polpharma Biologics.
Roche (-0,2%) et Nestlé (-1,4%) ont eux perdu du terrain.
Parmi les gagnants du jour, la Banque cantonale de Zurich recommande désormais l'action Partners Group (+0,4%) à «surpondérer» de «pondérer». La présence mondiale de la société, son portefeuille de produits diversifié et son équipe de gestion expérimentée avec un solide palmarès plaident en sa faveur a notamment commenté l'analyste.
Dans le camp des perdants, VAT (-3,7%) a fini lanterne rouge, derrière Richemont (-3,0%) et Logitech (-2,9%).
Swatch (-1,5%) a également nettement fléchi.
Les valeurs du secteur du luxe souffrent face aux déboires d'Evergrande, qui constituent un risque pour «les efforts de rebond économique de la Chine», l'un des principaux marché du secteur, selon un observateur. De plus, Morgan Stanley a abaissé à «equal weight» de «overweight» la recommandation pour Richemont et a réduit l'objectif de cours. La banque américaine a aussi réduit l'objectif de cours de la porteur Swatch et confirmé «equal weight».
La Cour de cassation examine mercredi à Paris le pourvoi formé par UBS (-0,4%) suite à sa condamnation en appel en 2021 pour blanchiment aggravé de fraude fiscale et démarchage bancaire illégal de clients français. La décision sera sans doute mise en délibéré.
Sur le marché élargi, à l'occasion de sa journée des investisseurs, la société immobilière Hiag (-2,3%) a confirmé mardi ses objectifs financiers pour l'exercice en cours. L'entreprise bâloise table sur un «solide» exercice«, les recettes de loyers devant progresser grâce au relèvement de l'indice, de nouvelles locations et une réduction du taux de vacance.
Chemie+Papier Holding (CPH, -0,2%) rencontrait aussi ses investisseurs. IL a confirmé sa feuille de route pour l'année en cours, toujours teintée d'incertitudes marquées. L'excédent d'exploitation (Ebit) et le bénéfice net sont encore attendus dans une vaste fourchette de 50 à 99 millions de francs. (AWP)